L’obésité, une épidémie mondiale
8 octobre 2013 11:30, par TremahJe trouve que les analyses postées ici sont assez réductrices en général : les gros doivent se responsabiliser (certes), ils doivent apprendre à se retenir (soit), etc... L’obésité a typiquement des causes multi-factorielles (qualité de l’alimentation, niveau socio-économique, prédisposition génétique, etc.)
Déjà il ne faut pas assimiler, comme le fait la vidéo, les obèses américains à des "riches" trop bien nourris aux dépends des populations des pays pauvres, comme s’il existait un lien causal ou un phénomène de vases communicants (nourrissez moins les premiers pour nourrir plus les seconds) qui n’existe pas en réalité. Cet argumentaire "onusien" qui met artificiellement en rapport 1 milliard d’obèses avec 1 milliard d’affamés - qui sont tous en réalité victimes du même système de surproduction - amène à conclure que les pauvres d’ici (gros) sont responsables des malheurs des pauvres de là-bas (maigres). C’est un système global qui a l’avantage de mettre les victimes en concurrence pour le partage des miettes, tant sur le plan du travail que de la bouffe merdique.
Et cela ne veut pas dire grand-chose puisqu’il y a une inversion des valeurs en Occident, où la maigreur ostentatoire est devenue un signe de performance sociale et où l’obésité, qu’on veuille l’admettre ou non, touche principalement les classes moyennes précarisées et les pauvres. A New-York et en Californie, les yuppies versent aujourd’hui dans l’ascétisme aristocratique (Steve Jobbs).
Les pauvres américains peuvent se gaver à volonté mais leur alimentation est remplie de pesticides, d’antibiotiques et de perturbateurs endocriniens qui les exposent de plus en plus précocement à des maladies civilisationnelles telles que le diabète, les maladies coronariennes et les pathologie neurodégénératives... est-ce un bienfait de la société de consommation ? On dit souvent que l’espérance de vie recule aux Etats-Unis, c’est une mauvaise formulation car c’est uniquement l’espérance de vie des pauvres qui recule et qui fait artificiellement reculer la moyenne nationale.
Enfin, ces études ignorent un phénomène encore plus préoccupant que les Américains nomment "skinny fat epidemic" ("maigrichon gras"), c’est à dire des gens qui présentent des troubles caractéristiques de l’obésité (diabète ou trouble glycémique, métabolisme lent, dérèglements hormonaux, cholestorol, graisse viscérale, troubles cardio-vasculaires...) tout en n’étant pas en surpoids, médicalement parlant.