Ce pamphlet est malheureusement largement mensonger :
le "système qui les a refusés à l’entrée" est strictement le même que celui en vigueur à l’université : la cooptation par des pairs issus des mêmes formations. Les enseignants de classes préparatoires ne sont que des agrégés comme les autres, qui ont passé strictement le même concours. Seul le copinage leur a valu leur affectation... Il n’y a guère plus anti-méritocratique que la nomination en classe prépa ...
"M. Peillon sait qu’il jouit du soutien de la majorité des enseignants de France" : c’est faux, cette réforme des classes préparatoires n’est qu’un aspect de la réforme qui touche tous les autres enseignants (suppression des heures de laboratoire, de 1ère chaire,etc ...) , qui seront largement plus impactés, leur salaire étant bien moindre.
"de gens qui chaque année « font le boulot », dignement et avec humilité" : il faut ne pas les avoir fréquentés pour ne pas connaître la morgue dont font preuve un nombre important de ces enseignants envers leurs collègues, particulièrement ceux non issus de la rue d’Ulm .... Il n’y a pas si longtemps, une salle des professeurs particulière leur était dédiée dans de nombreux lycées . Ils n’hésitent d’ailleurs jamais à faire cavaliers seuls et à ne pas soutenir leurs collègues.
" l’université, lieu de toutes les magouilles et sous contrôle socialiste" : l’Université est loin d’être sous contrôle socialiste, le jeune homme ne connaît pas bien les filières de sciences économiques, juridiques, de médecine, etc ...
Quant à pouvoir mieux juger du "tonneaux des Danaïdes" que seraient les ZEP, si l’on en est issu (ou du moins le prétend) ... Le reste de l’article ne semble pas indiquer une clairvoyance exceptionnelle...
La bonne question est : comment se fait-il que ce jeune homme ait réduit la problématique de la réforme aux classes préparatoires alors qu’elle touche la totalité de la profession ? Qui fait le jeu de l’Empire en jetant l’opprobre sur la masse laborieuse de l’enseignement, dernier lieu relativement épargné par la marchandisation ? Bref, à qui profite le crime ? L’Essec n’est pas la rue d’Ulm, le tarif de la scolarité (15000€/an dit-on) non plus.