Cher Mr A.B,
Venant d’une famille modeste, n’ayant que le bac, et vivant actuellement en dessous du seuil de pauvreté, ma perspective d’avenir la plus optimiste est un cdi à 1600 Euros dans n’importe quel domaine pourvu qu’on veuille de moi. Et j’ai bien peur que mon cas soit celui d’un nombre considérable de Français…
Pour cette raison, je crois pouvoir être légitime pour vous répondre au nom de la classe « populaire » dont vous réclamez le soutien auprès de Mr Soral.
Si j’ai bien compris : vous défendez l’ascenseur social en panne (méritocratie) pour faire partie d’une élite dotée d’un esprit critique, tout en accusant l’égalité des chances à la Peillon.
Pour commencer, Nous avons tous ici compris l’escroquerie de l’égalitarisme obsessionnel de notre élite. Leurre qui permet de cacher l’uniformisation à la baisse des individus dans tous les domaines.
Mais pour « la méritocratie », l’égalité des chances pour les plus intelligents, ou pire, entre les plus intelligents et les privilégiés, les choses me paraissent confuses.
« L’ascenseur social », dont vous pensez être le dernier bastion, pour moi, n’existe pas. Vous reconnaissez vous-même l’inefficacité du collège et du lycée, et c’est un fait que les enfants de pauvres soit une infime minorité à être diplômés de grandes écoles. Et parmi tous les diplômés de grandes écoles, seule une infime minorité aura de l’importance dans les lieux de pouvoir Français. Puisque seuls les plus « compatibles » aux intérêts conservateurs, sont choisis pour faire partie de l’élite dirigeante (ceux qui décident l’idéologie dominante).
J’ai bien peur que l’espoir d’élitisme vendu par les grandes écoles ne soit aussi qu’un leurre…
De ce fait, l’ascenseur social ne vous amène pas jusqu’à l’élitisme. Encore moins si vous conservez votre esprit critique. Au mieux vous deviendrez un super cadre soumis à l’idéologie dominante (seulement par carriérisme) sans jamais avoir votre mot à dire sur cette dernière avec option de réussite dans entrepreneuriat. Je connais pas mal de gens sortis de l’ESSEC à mois de 3000euros par mois, sauf rares exceptions, qui ne font pas du tout partie de l’élite.
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