René Guénon : une politique de l’esprit
3 janvier 2014 13:40, par QuerquetulaniD’après les Constitutions de 1717, la Maçonnerie se définit comme une « religion sur laquelle tous les hommes sont d’accord » ― ceci n’est pas très « ésotérique » au sens où l’entend Guénon. De quoi s’agit-il alors ? D’une société secrète composée de « vénérables ». La question d’élection divine se trouve être au cœur du judaïsme et occupe également une place fondamentale dans la doctrine protestante de la prédestination. Le protestantisme est au fond un christianisme judaïsé, et c’est grâce à la maçonnerie et à ses « élus », ses symboles et ses légendes que le judaïsme a parfait son omniprésence apparente.
D’autre part, le fondement de la maçonnerie en tant qu’église correspond à celui d’une « contre-église » ― « mission » déjà assumée par le protestantisme. La maçonnerie a introduit un état d’esprit philosophique et supranational, condition sine qua non d’une gouvernance moderne, républicaine, d’un catholicisme désamorcé.
Afin de séduire les catholiques français, les premiers Grands Maîtres furent des nobles anglais et « catholiques », appelés à servir « la bonne cause » en France.
C’est en 1738, que le qualificatif de « la bonne cause » apparaît dans les Constitutions par l’ajout de l’« Article premier, ― Un Maçon est obligé, de par sa Tenure, d’observer la Loi morale, en tant que vrai Noachite ».
Qu’appelle-t-on le Noachisme ? Pour Guénon il s’agit de « quelque chose qui peut remonter fort loin », EFMC I, p. 297. René Guénon veut-il y voir encore un mystère, une spéculation lointaine, du fait qu’il ignorait le Noachisme et encore plus le projet qui s’y attache ?
Le Noachisme est la religion universelle d’Israël, qui veut que celui-ci soit l’intermédiaire entre Dieu et l’humanité. Citons le rabbin Élie Benamozegh, éminent professeur des doctrines judaïques, dans son Israël et l’Humanité : « La Religion Universelle ne consiste pas dans une conversion pure et simple des gentils au mosaïsme » « mais dans la reconnaissance que l’humanité doit faire de la vérité de la doctrine d’Israël. », pp. 364. Je recommande vivement ce livre ; il est édifiant !
En fin de compte, nous sommes très loin d’une Franc-Maçonnerie « initiatique », telle que René Guénon la concevait. Il s’agirait plutôt de la réalisation du projet mondialiste ― La République Universelle ― et ce projet était déjà annoncé en 1614 dans La Fama Fraternitatis et La Réforme générale et universelle du monde entier de la Rose-Croix !