Dieudonné : l’arrêt "Minority Report" du Conseil d’État
11 janvier 2014 23:36, par listenerOn entend beaucoup de bêtise sur les lois de censure. on ne comprend pas l’essentiel. Très paradoxalement, la censure "préalable" (comme elle commence à être envisagée ), est plus protectrice de la liberté individuelle que la censure a posteriori, ou la condamnation vous tombe sur la gueule sans qu’on sache vraiment pourquoi. Il n’y a évidemment pas de "canon" du vrai et c’est le juge qui a chaque dossier fait sa loi, et c’st inadmissible. En 1881, il n’y avait pas véritablement de censure mais seulement des "duels judiciaire" qui se basaient tous sur les notions d’honneur et de considération d’une personne individuelle ce qui constituent une "chose" appréciable objectivement. Après les loi Pleven et les privilèges communautaires, c’st à l’honneur des "groupes de personnes" et leurs organisations qu’on porte atteinte ! C’est autre chose. Il ne s’agit pas de duels mais de meurtres judiciaires rituels.
Il faut bien comprendre la faiblesse intrinsèque de la censure : une bonne censure est, à tout prendre, vivable mais elle est totalitaire. Ou bien il faut, comme les rois de France l’avaient fait, poser un interdit général sur tous les imprimées (François 1er) et autoriser par exception et préalablement (le "avec privilège du roi" des éditeurs de l’ancien régime), ou bien tout autoriser, système du premier amendement qui, en fait, n’autorise rien mais INTERDIT ... au législateur de légiférer en matière de presse ... L’interdit est retourné contre le pouvoir..
Or les français ont toujours adoré le système intermédiaire, idiot : la liberté ! oui ! mais avec des .. "limites" ! Mais il faut un critère et il n’y en a pas ! Nous en sommes là puisqu’on nous parle de "dignité de la personne humaine" Mais quel critère ! Le juge est en grand risque. Le pire n’est d’ailleurs pas pour les justiciables qui en prennent plein la gueule, bien sur, sans savoir pourquoi mais il est redoutablement dangereux pour les juges qui, sans critère et référence objective à un existant faisant consensus (bonnes mœurs, ordre public), finissent pas se ridiculiser. Pensons justement à ce système qui, au cours du 19ème siècle, a condamné Beaudelaire etc..
Il y a un autre type de censure qui serait à tout prendre pénible mais acceptable : le système de la censure militaire préalable ! On va avec son texte sous le bras au bureau d’un adjudant sachant lire et on a le visa et on repart avec un texte certes caviardé mais l’esprit serein.