La mondialisation des études de santé
6 février 2014 21:26, par scharffJe ne suis pas du tout d’accord avec cet article. L’auteur confond dès le début le parcours des futur médecins et des futurs pharmaciens qui, bien qu’ils aient tout deux un concours de sélection à la fin de la première année, ont des objectifs et des situations très différentes.
Tout d’abord le pharmacien qui écrit a visiblement avalé tout le discours élitiste qu’on lui a servi durant ses études. Si le concours de fin de première année récompense bien l’acharnement au travail, la formation "d’excellence", en tout cas pour cette année précise, est beaucoup plus discutable. Il s’agit bien plus d’apprendre par cœur des suites de QCM rédigées les années précédentes et des cours dont les bases ne sont pas forcément maitrisée (et que l’on n’a pas le temps d’acquérir)
D’autre part, en théorie c’est vrai la fac permet l’accès à ce métier "noble" à des étudiants pauvres, mais c’est le cas de toutes les facultés, numerus clausus ou pas, c’est la système des universités françaises. En théorie seulement, car en pratique, le numerus clausus empêchent beaucoup d’étudiants pauvres de passer en deuxième année, pour deux raisons : la première est que la charge de travail est telle que ceux qui réussissent le mieux sont les étudiants qui peuvent se dégager des préoccupations matérielles, en général ceux qui habitent chez leurs parents, et que leurs parents peuvent encourager. Ceux là sont généralement des citadins dont un des parents est lui même médecin ou pharmacien. La deuxième raison est que, bien que la fac de médecine soit gratuite, l’obligation de réussite à l’examen de fin impose tout au long de l’année de suivre une "boite à colle" privé, afin de contrôler son niveau, boite à colle qui elle est payante. Vous pouvez compter sur les doigts d’une main les étudiants qui ont réussi à passer l’examen sans payer pour une boite de révision privé.
L’auteur prétend aussi que le numerus clausus permet aux écoles de médecines de ne pas former des bataillons de chômeurs. Je ne sais pas ce qu’il en est pour la pharmacie, mais pour la médecine, le numerus clausus n’est pas lié au nombre de médecins dont on a besoin, mais au nombre de stage de fin d’année disponibles et à une volonté d’assurer une clientèle abondante au futur médecins. Le numerus clausus n’est donc pas lié au nombre de médecins dont la France a besoin, mais au nombre de patients potentiels que le conseil de l’ordre juge nécessaire pour un médecin. on raisonne dans l’intérêt du docteur, pas du patient.