Mou, indécis mais homme à femmes : le mystère Hollande
16 février 2014 19:20, par TremahJ’aimerais bien voir si tous les physiognomonistes qui analysent inlassablement le caractère présidentiel, en spéculant à grand renfort de psychologie de bazar sur un éventuel lien entre l’apparence physique d’Hollande et le contenu de sa politique, seraient capables de gérer ne serait-ce que durant une demi-journée la pression et l’opprobre que ce type supporte sans ciller ni jamais se départir d’une bonhommie aussi fausse qu’irritante depuis des mois.
Toutes ces analyses sur la virilité présidentielle n’ont finalement pas beaucoup d’intérêt. Sarkozy était à mon avis plus friable qu’Hollande sur le plan psychologique, mais ce trait de caractère était occulté par une nature vibrionnante et superficiellement énergique qui lui permettait de se représenter toujours dans l’action, alors qu’il ne faisait qu’épuiser toute la gamme de l’agitation impuissante et politiquement stérile.
Au contraire, Hollande tient bon la barre des réformes que Sarkozy n’aurait jamais osé lancer sans se retrouver aussitôt avec des millions de personnes dans les rues. Les seuls problèmes politiques qu’Hollande doit gérer, c’est l’opposition aux réformes sociétales qu’il a dû concéder à la gauche libertaire, d’une part, et le résultat des futures européennes, d’autre part. Pour le reste, il s’en sort assez remarquablement pour quelqu’un qui a menti comme un arracheur de dents et qui se faisait passer pour Che Guevara durant la présidentielle (’mon ennemi c’est la finance internationale"). L’UMP est démobilisée. La France est totalement ralliée aux USA, sous les applaudissements d’Alain Minc. Le grand patronat exprime prudemment sa satisfaction.
Son "indécision politique" ne semble pas être le fruit d’hésitations profondes, mais plutôt le résultat d’un calcul... mieux vaut paraître indécis qu’avoir l’air d’appliquer sagement le programme de Goldman Sachs, non ?
Par ailleurs, je ne peux pas m’empêcher de compter le nombre de cadavres qui jalonnent le parcours politique de ce "mou." Sans parler des femmes, impitoyablement écrasées par le moi présidentiel : "Je fais savoir que j’ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler" , phrase calibrée et quand même très lourde de sens.
La réalité est sans doute plus complexe que ce que les apparences laissent à voir, et la vérité psychologique mieux exprimée par les gens qui ont côtoyé Hollande, et qui décrivent tous un homme à sang froid, autoritaire et imbus de sa personne.