Quand j’étais ado, dans le bus sur le trajet du lycée, il y avait un pilou handicapé mentalement qui allait lui à son établissement et service d’aide par le travail (Esat). Et souvent, on discutait ensemble, la plupart du temps à son initiative. Eh bien, va savoir pourquoi, mais ça provoquait des regards de haine chez certains passagers ! Les mêmes d’ailleurs qui baissent les yeux quand t’as la caillera du cru qui raconte sa vie à haute et intelligible voix : "la vie d’oim, elle ma césu pour une retteba !"
Des sacs de courses dans chaque main, t’essayes d’aller te poser au fond du bus, semi-caillera psychotique bloquant le passage : "Hé ! t’es un bolosse, toi !"
Tu trouves la force de répondre "excusez-moi m’sieur, j’voudrais juste aller m’asseoir, vous êtes dans le passage." Parce qu’il y a des caméras dans le bus...
Dans l’affaire du viol dans le métro lillois, bien sûr que t’as envie d’incapaciter l’agresseur, mais l’enquête qui suivra consistera à t’identifier pour te demander des comptes, alors que le délinquant a probablement un casier long comme le bras, constitué du même genre d’affaires...
En fait, ce sont les politiques gouvernementales, combinées aux associations professionnelles de la pleurniche, qui sont mauvaises...
Et malgré tout, moi je vois, dans mon 93 dans lequel je suis né et je réside, ça se passe vachement bien, eu égard à ce qu’on nous a configuré ces dernières décennies...