Varg Vikernes condamné à six mois avec sursis
9 juillet 2014 22:51, par GloupsPour moi peu importe ce que l’on pense de Vikernes. Pour être honnête et directe, je le soutiens et me reconnaît dans son combat, mais la question à mon sens n’est pas là. Elle porte plus sur la notion juridique très ambigue "d’appel à la haine".
Très ambigue car il est difficile de la définir clairement ; dire une phrase qui cherche à provoquer des sentiments hostile à l’égard d’un groupe auprès de mon auditorat. Sauf que le sentiment de "haine" qu’un discours serait censé inspirer n’est pas mesurable, observable, en un mot factuel comme l’est au contraire l’appel au meurtre ou à la violence (qui eux n’ont pas cette ambiguité que possède la notion "d’appel à la haine"). Cette notion juridique offre donc deux aspects problématiques de ne pouvoir être clairement définie, ni établis.
Notion pouvant conduire à toutes les dérives possibles ; dans quelle mesure la critique d’Israël ou des USA (de la politique de ces pays, de l’idéologie qui les animes) n’est t’elle pas un "appel à la haine". Car en effet, une critique parfois véhémente de ces pays sera faite pour inspirer des sentiments peu sympathiques à l’égard de ces pays. Il n’empêche que c’est un droit que garantit la liberté d’expression.
Dans quelle mesure ne pourrait-on pas étendre cette notion aux affrontement politiques, même entre partis ? entre Hommes politiques ? Non le débat démocratique ne consiste pas seulement à dire du bien d’autrui, il passe le plus clair du temps (quasi-essentiellement reconnaissons le) par la volonté d’inspirer l’antipathie de l’auditoire à l’encontre de l’objet visé. Voilà le gros problème de "l’appel à la haine" considéré comme une notion juridique ou de droit, car pris au sens premier il finit par interdire la critique même sous prétexte du sentiment derrière la critique. Un procès d’intention donc.
Cette notion me semble donc particulièrement propice aux manipulations rhétoriques (comme le montre parfaitement l’usage qu’en fait notre premier ministre), semble plus une manière bien commode de faire taire certaines personnes plus au nom de leur idées politiques, quand raison de faits avérés. Entre les FEMENs vandalisant et souillant les symboles chrétiens et les Identitaires déposant des têtes de cochon dans les mosquées, il serait assez difficile de séparer totalement les deux actions entre "liberté d’expression" et "appel à la haine".