Un beau texte écrit par Mathieu Bock Coté sur la relation entre le Québec et la France lors du 14 Juillet dans le journal de Montréal. Patriotes Québecois et Français cessons de nous chicaner et unissons nos forces pour combattre le mondialisme et la finance Anglo/Saxonne.
"J’aime la France"
Mathieu Bock-Côté - Journal de Montréal- 14 juillet 2014
D’aussi loin que je me souvienne, j’aime la France. Je ne l’ai visitée que tardivement, à 23 ans, mais j’ai l’impression de l’avoir habitée mentalement bien plus tôt et c’est avec étonnement que j’ai un jour compris que tous les Québécois ne voyaient pas la France, d’une manière ou d’une autre, comme leur mère-patrie, ou du moins, comme un pays avec lequel entretenir une relation particulière. C’est une vieille histoire et commence, comme elle se doit, à l’enfance. Mon père achetait chaque semaine à la Maison de la presse internationale les hebdos français, de gauche à droite, Le Nouvel Observateur, L’Express, Le Point, Le Figaro-Magazine. J’ai suivi son rituel en y ajoutant une fois par mois le Spectacle du monde : encore aujourd’hui, j’attends le vendredi avec impatience pour me les acheter. Je trouverai ensuite un moment dans la journée pour m’installer au café et les traverser. La France a représenté dès mon plus jeune âge l’ouverture sur le grand monde.
C’est d’abord dans ces magazines que j’ai appris la politique française, et peut-être même la politique, tout simplement. La politique française m’a servi de premier théâtre mental pour penser les querelles de mon pays. Je me suis immédiatement identifié au gaullisme conservateur style RPR, dans lequel je transposais la question québécoise. Entre le souverainisme québécois et la droite gaulliste, il y avait, me semble-t-il, des préoccupations naturellement communes, une convergence naturelle. Et ne devions nous pas au Général le Vive le Québec libre, magnifiquement dit au terme de la traversée du chemin du Roy, le 24 juillet 1967 ? Dans mon esprit, le gaullisme menait au Québec, et le Québec menait au gaullisme. Récemment, lors d’un pèlerinage à Colombey-les-Deux-Églises, j’avais les larmes aux yeux. D’abord en visitant la maison du général, ensuite en marchant sur ses pas, puis en visitant sa tombe, et enfin, sans surprise, en me recueillant devant la magnifique croix de Lorraine qui demeure pour moi le plus grand symbole d’espérance politique hérité du vingtième siècle..."