Mettre dans le même sac Lacan, Barthes, Foucault, Deleuze, Derrida, Kristeva, Sollers, Finkelkraut, Virilio, Baudrillard et quelques autres, ne me paraît pas intellectuellement honnête. Leurs oeuvres sont très diverses, différentes les uns des autres. Deleuze a écrit de merveilleux ouvrages sur Leibniz, Proust, Kafka ; voyez son Abécédaire. Baudrillard, refusé à l’agrégation, a écrit dans ses Cool Memories de beaux fragments sur notre époque, dont il a pensé mieux que beaucoup son rapport à la réalité. Il me convainc moins comme sociologue. Sur la technique, Virilio, penseur chrétien, dont l’écriture s’enracine dans l’expérience de la Blitzkrieg, a écrit des essais, me semble-t-il, fort éclairants : la bombe informatique, la vitesse de libération etc. Je connais assez bien ces oeuvres. En revanche, je n’ai pas lu Finkelfraut, rien compris à Kristeva et Derrida, dont Muray écrit que c’est une pensée sans téléphone ni pantalon. Quant à Sollers, il faut oublier l’histrion médiatique qui fait oublier qu’il a écrit quelques bons livres : Paradis, Femmes etc. Sur la question du non-renouvellement de nos élites je partage en revanche les propos de l’auteur de l’article. Cordialement