L’Argentine en « défaut séléctif » faute d’accord avec les fonds « vautours »
1er août 2014 04:31, par ninoellocoRécemment installé en Argentine, j’ai pu suivre les derniers épisodes de cette longue histoire et j’en ai profité pour m’informer un peu directement sur des sources argentines. Voyant que beaucoup se posent des questions sur le sujet, voici un petit résumé :
En 2001, l’Argentine entre en défaut de paiement pour 102 milliards de dollars et connaît sa plus grande crise économique (chômage a 23%, pauvreté a 50%). Du coup, elle n’a plus accès aux marchés internationaux.
Certains "vautours" en ont forcément profiter pour acheter cette dette a un prix extrêmement bas, environ 30% de sa valeur nominale.
En 2005 puis en 2010, l’Argentine arrive à renégocier sa dette, avec un taux d’adhésion de plus de 92%, pour une décôte d’environ 65%. Ce sont donc ces 8% restant qui sont appelés vautours et qui veulent être payé a 100% de la valeur nominale (qu’ils avaient acheté a 30% de leur valeur rappelons-le).
L’Argentine décide donc de ne pas payer ces 8% restant qui ne veulent pas négocier.
En 2012 ce fameux juge Griesa décide que ces "vautours" doivent être payés à même titre que ceux qui ont acceptés de revoir à la baisse leurs bénéfices. L’Argentine retente donc de négocier, sans succès. Décidemment se sont vraiment des vautours qui réclament 100% de leurs valeurs ! L’Argentine fait appel à la Cours Supreme (des Etats-Unis bien évidemment), sans succès.
La décision de "justice" est la suivante : l’Argentine doit payer 1,33 milliards de dollars le 30juin, au même moment qu’une échéance des obligations dits "discounts" d’un montant de 0.9 milliarsd de dollars. L’Argentine ayant un minimum de bon sens à mon goût, elle annonce qu’elle ne paiera pas un centime de plus, qu’elle paierai bien les autres créanciers ayant accepté la restructuration mais pas les vautours. Commence alors une série de négociation pour restructurer la dette, toujours sans succès. Le 30 juin, les fonds versés pour les Discounts sont bloqués par le juge Griesa. Une période de grâce d’un mois est donné à l’Argentine pour continuer à négocier (quelle gentillesse !). Les vautours n’ont toujours pas changé leur position jusqu’à cette date.
Pour résumer, c’est à cause de ces maudit 8% que la scène internationale la considère comme étant en défaut de paiment, ce qu’en réalité n’est pas car elle paye toujours les 92% restant. S&P appelle d’ailleurs cela un défaut sélectif. Conséquences : toujours éloigné des marchés internationaux et tout ce qui s’en suit...