L’interview politique d’Emmanuel Ratier
13 octobre 2014 00:12, par listenerOn n’assiste pas à la fin des clivages (gauche contre droite, musulmans contre catholiques) mais à leur mise en sommeil par l’effet d’une sorte de nécessité qui les dépasse : Un ennemi commun les réunit : l’Amérique, sa foire et ses sbires qui prennent la forme maligne du phénomène gigantesque de l’américanisation. Tous ceux qui y échappent et tous ceux qui veulent lutter contre cela s’allieront.
Ratier relève très justement l’étrange inefficacité du mouvement du "manif pour tous", relève justement que ce mouvement est "libéral", et donc qu’il est américanisé. Il sloganise comme on le fait outre-atlantique. Il remarque corollairement l’étonnante efficacité de Farida Belgoulh qui, avec peu de moyens, terrorise pontifes et pontifesses. La "manif pour tous" sont ce qu’on peut appeler des "franco-saxons". Or au contraire, Farida Belgoul, peut être grâce à sa foi musulmane, est totalement étrangère aux idées chewing-gum américaines. Elle est imperméable au "soft power". C’est ce qui fait sa force. La "manif pour tous" a eu une très maladroite approche juridique de la loi Taubira qui aurait dû être démolie très facilement au nom du droit français (notamment sur le concept de "mœurs" parfaitement juridique, mot qui n’a même pas été prononcé) et non au nom de concepts vaguement anglo-saxons réduisant le droit à un énoncé de "libertés", mais qui peut les énoncer, ces "libertés" ? Pas de sens en droit français. Les citoyens ont tous les droits. Seuls certains sont "garantis". La politique se réduit à cela. Et donc exiger seulement des pouvoirs public la garantie .. des bonnes mœurs dont le mariage est la citadelle. Une loi américaine, ce n’est pas une loi française. Cela a été fait de plus de manière absurde puisque la tonalité était "bonne famille catholique" Or il s’agissait du sort du mariage civil. Les catholiques ont leur mariage à eux ! Le droit américain n’est pas le droit français, loin s’en faut. Les concepts juridiques ne sont pas les mêmes. Jusnaturalisme pour la France, conventionnalisme pour l’Amérique.
Il faut donc faire un travail de désaméricanisation des esprits et des mœurs (et de bien d’autres choses car le mal est ancien et profond) qui passe d’abord et avant tout par un prise de conscience de ce sur quoi est fondé le droit français moderne donc notre société. Ce qui permet de comprendre l’horreur dans laquelle la France se trouve entraînée, application terrifiante de la théorie dite "du chaos". Il y a en France "conflit de droits".