Espagne : les indépendantistes catalans réclament des élections sous trois mois
20 octobre 2014 15:20, par landa louBonjour,
Je tiens à réagir au commentaire précèdent qui décrit ces manifestants comme des "excités" ... rien n’est moins juste. Vivant à Barcelone et étant un témoin direct de ces manifestations, je constate que la typologie de ses participants est très proche de celle des "manifs pour tous" en France. Classe moyenne, de nombreuses familles parfois présentes sur 3 ou 4 générations, grands parents, parents et enfants, petits enfants, des catalans "de souche" avec le drapeau en main, enracinés dans leur tradition, leur culture régionale et une histoire un peu ré-écrite au goût régionaliste du moment, mais vibrante.
On n’y voit pas d’antifa, pas d’étudiants ni de communautés qui s’y représenteraient en tant que tel.
Je ne soutiens pas ce mouvement, et pense qu’une refonte politique à travers un état - fort - et unificateur serait un meilleur remède aux maux actuels, qu’une séparation qui ne remet pas ou peu en cause les institutions européennes.
Mais l’état Espagnol, comme l’état Français est tombé si bas, a atteint un tel niveau de déliquescence, à travers les milliers de cas de corruption qui l’ont éclaboussés pendant ces dernières années que je comprend le désarroi de ces manifestants ainsi que ce qui les pousse à se rassembler.
Leurs voeux ne sont pas tant éloignés de ceux des manifestants de la manif pour tous par exemple. En surface, c’est un autre monde, mais en profondeur, c’est le même ras le bol d’une classe politique incompétente, et le même désir de reprendre son destin en main qui les anime.
On me rétorquera que j’en fais une caricature rapide et que dans le détail, ces manifestants sont divisés en mouvements de "gauche" comme de "droite", dont certains sont pro europe - avec tout ce que cela suppose ... mais je maintiens que pour avoir traversé ses rangs, l’impression qui s’en dégage est celle d’un peuple relativement uni qui cherche à défendre et à protéger son identité dans le monde que nous connaissons.
A un niveau plus politique, tant que ces mouvements avaient le support du gouverneur catalan, Artur Mas, ils pouvaient exercer une pression sur la politique nationale. Maintenant que ce dernier a fait marche arrière, je pense que leur influence devrait logiquement diminuer.
On pouvait d’ailleurs sentir hier, qu’on défilait mais que quelque part, on y croyait moins.