Malheureusement pour vos propos humanistes, M. Atzmon, ce que vous dites est historiquement faux : le peu que nous savons sur Jésus et le davantage que nous savons sur ses tout premiers partisans montre tout d’abord que Jésus et son tout premier mouvement étaient plus réactionnaires sur le plan ethnique et racial que l’opinion juive moyenne du temps. Jésus et les premiers Chrétiens étaient des suprématistes raciaux juifs, et leur plus grande condamnation était en direction de l’idéal humaniste philosophique abstrait préconisé par l’élite intellectuelle alexandrine qui séduisait beaucoup de juifs urbanisés. Toute proportion caricaturale gardée, Jésus aujourd’hui aurait pris le parti de la culture juive américaine restée orthodoxe et séparatiste, envers et contre la culture juive appuyant la gauche et le Parti démocrate. Il n’y a aucun usage négatif du mot juif dans la bouche de Jésus, mais beaucoup du mot hommes et humanité. Un exemple révélateur de cela est l’épisode de la Syro-Phénicienne, qu’il fait mine de tenter en premier lieu d’éloigner de la table commune en tant que chienne mais accepte ensuite enfin de guerre lasse une fois avéré qu’elle a une âme plus juive en fait que celle de la plupart des Israélites déclarés, c’est exactement ce que font toujours d’office les juifs les plus communautaires face aux étrangers sympathisants quand ils appliquent les consignes rabbiniques. Même cette faction-là du premier christianisme qui délaissa de plus en plus les juifs pour les gentils, même Paul ne doutait aucunement de la supériorité raciale juive excepté qu’il considérait que les Israélites déclarés étaient en train de la perdre en raison de leur inconduite sexuelle et philosophique. Un autre contentieux d’importance qui opposa les premiers Chrétiens orthodoxes à la masse des Juifs voulant rester juifs en tant que Chrétiens fut la question de la justice sociale et de l’égalité de vie concrète avec les pauvres, à laquelle les Chrétiens tenant à rester juifs avant tout étaient attachés, on les appela les Ébionites, mais à laquelle les Chrétiens orthodoxes étaient tenus de renoncer pour l’au-delà : disons pour le moins que ce n’est pas à l’honneur de gauche humaniste du premier christianisme, qui par ailleurs se gagna ainsi en échange la possibilité de survivre en ayant de son bord la fraction la plus riche et corrompue du monde romain.