Cette affaire est un exemple de la "théorie du chaos" à l’envers : à l’origine une gigantesque ouragan qui fait frémir en fin de course une aile de papillon.
En effet, cela débute dans les années 90 par l’affaire Urba : un malheureux ouvrier trouve la mort sur un chantier près de Nantes. Le juge Jean-Pierre est saisi comme instructeur. Le patron inculpé lui fait rapidement comprendre qu’il ne peut respecter les normes de sécurité car il doit verser une taxe aux décideurs locaux (PS). Le parquet fait des pieds et des mains pour que la justice ne soit pas saisie et refuse au juge le fameux "supplétif" qu’il demandait, justifié par la découverte de la corruption dans un dossier d’accident du travail.
De fil en aiguille, on s’aperçoit qu’en France, il existe un gigantesque système d’impôts privés, les partis politiques se finançant sur le dos des entreprises dans le cadre des appels d’offres. Le scandale est tellement gigantesque qu’aujourd’hui encore, on a a pas saisi le mesure exacte. Toute la classe politique (hors FN tenu en dehors) pouvait se retrouver en correctionnelle. C’est l’ouragan originaire.
Et puis finalement, la classe politique coupable (pourrie tout simplement) trouve une parade : ne plus ponctionner les seules entreprises de BTP mais directement le contribuable sur le slogan : "la Démocratie, ça un coût" . Ben tiens ! Et c’est cette absurde loi sur le financement public des partis politiques (qui crée en fait des partis institutionnels fonctionnarisés) qui emmerde maintenant à peu près tout le monde et qui finit par cette absolument et complètement dérisoire affaire Fillon, lequel n’a fait que son devoir (pour une fois) ou usé de sa liberté d’expression en dégoisant entre la poire et le fromage avec un haut fonctionnaire contre Sarkozy qu’il déteste. Et alors ? Pourrait-on dire. C’est l’aile de papillon finale.