Délitement des services publics : le témoignage d’un employé de Brest Métropole océane
2 janvier 2015 12:25, par Mojo RisinEntretien intéressant et, mine de rien, des sujets variés abordés. Ceci-dit certaines parties sont trop allusives. Quand le témoin parle d’emplois privilégiés pour des personnes physiquement et intellectuellement inaptes, il parle de quoi exactement ? De la place dans le monde du travail de personnes handicapées ? De la concurrence ressentie par le service entretien de la métropole et les associations ou entreprises issues du monde du handicap ?
Sur ce sujet, et celui de la santé mentale en France, il y aurait à dire. Dans une société qui se rétracte, les tous premiers à payer sont les citoyens les plus fragilisés par la maladie, le handicap : manque de soins, isolement, misère totale. Quand ces personnes sont en possibilité de travailler, elles se heurtent aux entreprises qui préfèrent payer des amendes que de les recruter (obligation légale). En général, elles sont ostracisées par les "normaux" qui à la longue se montrent jaloux (!) et se sentent mal à l’aise.
C’est un sujet gravissime qui mériterait plus ample information et une réelle prise de conscience générale. Les budgets, là aussi sont à la baisse. Combien de personnes qui ont besoin de soins psychiatriques errent dans les rues ? Et finissent (pour un très très petit nombre) par provoquer des faits-divers. Combien de personnes handicapées sont encore et toujours mis en marge ? : Soit purement et simplement, soit au sein de "dispositifs", de "secteurs aménagés" ? Tout cela parce que nous, les "normaux" n’avons absolument pas le temps, l’éducation, la sensibilité de faire le moindre geste.
Alors, pour reprendre les allusions de l’entretien, que des familles usent de tous les moyens pour que leur enfant trouve un emploi : rien d’étonnant.
J’ai également apprécié le point de vue sur la culture : trente ans de culturalisme pour en arriver à ce monde du chacun pour soi et du tous contre tous... Là aussi, il y a une critique à développer....
Plusieurs décennies de rock indé, d’émergence des arts numériques et de picole chic n’ont pas produit un citoyen plus cultivé et acteur de changements pour mieux vivre...
Faut-il en conclure que ce culturalisme forcené n’est qu’une forme nouvelle des bals du samedi soir d’antan : musique, drague et défonce. Je crois bien que oui. Mais autrefois personne ne venait nous faire chier avec "la mutualisation des talents, la nécessité de fédérer les énergies etc."
Cette culture est l’édredon sous lequel étouffent les "handicapés" : nous.
Bonne année.