Ingénierie sociale du conflit identitaire
10 janvier 2015 11:19, par Marie59Après avoir appliqué les thèses de René Girard dans le domaine de l’analyse stratégique, puis dans celui du développement de la violence, vu comment cette violence est instrumentalisée et détournée à son profit par le 3ème groupe invisible ou semi-invisible, on peut aller plus loin et affirmer que ce 3ème groupe, chef d’orchestre, c’est celui qui désigne l’idole régnante, qui, tel un dieu exigera des sacrifices.
Chaque époque a son idole régnante, qui exige son lot de sacrifices. Par exemple, l’idole désignée jusqu’en 1945, fut le National Socialisme, elle a eu son lot de sacrifices humains avec les deux premières guerres mondiales. Ensuite, l’idole s’étant noyée dans le sang des victimes, effrayé par tant de violences, le peuple apaisé met à mort son idole et se construit une autre idole. Ici, on peut alors dire que c’est ce 3ème groupe invisible qui lui désigne la nouvelle idole qui devra régner.
C’est cette thèse développée dans ce livre, Le Pacte des Idoles, résumé ici :
http://www.lesobservateurs.ch/2013/...
À la lumière des événements récents, on peut arriver à ces constats :
Tout d’abord, il faut déterminer quelle est l’idole régnante actuelle. C’est pas trop difficile, et cela saute aux yeux ; depuis maintenant environ 60 ans, la nouvelle idole régnante est "l’individualisme" issu des idées libertaires de mai 68, avec son slogan phare : "il est interdit d’interdire". Ses victimes se trouvent, naturellement, dans tout ce qui entrave cette soit-disant "liberté". Ses fléaux sont : consumérisme, matérialisme, avortements, mariage gay, GPA etc...
Il est évident que l’Islam radical est, aujourd’hui, une menace pour cette nouvelle idole régnante. Et, bien entendu, les catholiques soit-disant intégristes. Mais, jusqu’à présent, peu ont osé cet amalgame (attendons encore un peu, cela ne saurait tarder...) à part l’ignoble Jean-Michel Ribes sur Canal Plus.
Selon les thèses de René Girard, pour qu’une communauté retrouve la paix, il lui faut son lot de violence. Pour cela, il faut lui désigner un bouc émissaire. Et, afin que celui-ci soit bien évident, on va exacerber les clivages, enflammer les passions, si bien décrit dans l’article ci-dessus. On voit bien aujourd’hui quels sont ces boucs émissaires...
La grande manifestation bisounours de dimanche sous le slogan "nous sommes tous Charlie" a pour but de réunir les troupes sous une même bannière "unité nationale" contre ce même péril commun...