Le sionisme et l’exploitation de l’antisémitisme
21 janvier 2015 18:23, par 3888Les nationaux-socialistes se sentirent d’abord proches de l’idéal sioniste, puis estimèrent qu’un État juif en Palestine ne serait pas viable.
À partir de 1936 (année de la révolte arabe), d’autres pays furent envisagés, notamment Madagascar.
Le boycott lancé par l’Agence juive, organisation sioniste par excellence, contre le IIIe Reich qui n’avait encore pris aucune mesure antisémite n’est pas la seule preuve que les sionistes, dans leur projet d’État juif en Palestine, étaient disposés à voir les Juifs endurer bien des souffrances, ni l’article que par nos messages nous commentons. Voici un article instructif de Wikipedia, en anglais car (étrangement !) disponible en bien peu de langues : https://en.m.wikipedia.org/wiki/Pat...
La Haganagh qui fit sauter le paquebot Patria, en tuant 267 Juifs sur 1 800 (sans parler des blessés), Juifs qui fuyaient Hitler, commettra nombre d’autres attentats et fera partie des organisations dont la fusion donnera en 1948 Tsévaoth Haganagh lé Israel, "Tsahal", c’est-à-dire l’armée israélienne.
É&R a rappelé il y a peu qu’en 1941 des sionistes cherchaient à négocier avec le IIIe Reich [http://mobile.egaliteetreconciliati...] et Hilberg (La Destruction des Juifs d’Europe) évoque un Juif qui, en 1944, chercha à livrer 10 000 camions à l’Allemagne, pour son effort de guerre, contre 1 000 000 de Juifs, en négociant avec Himmler. L’attitude rapportée par Hilberg des organisations sionistes est pesamment ambiguë.
De telles questions nous mènent à celles soulevées par Walter Laqueur (The Terrible Secret) et Martin Gilbert (Auschwitz And The Allies) : les responsables de ce monde, y compris Alliés et sionistes, ne pouvaient ignorer le sort des Juifs mais n’eurent pas les réactions qu’on aurait pu attendre.
Avec le rôle de certains Juifs (lire, de Maurice Rajfus, Des Juifs dans la Collaboration) ou celui des kapos, celui des Alliés et des sionistes fait partie des sujets qui révèlent ce que furent les cas de conscience de ce temps et les terribles choix auxquels se trouvèrent confrontés les responsables. À la fin, il me semble que par honnêteté chacun devrait se garder de juger de façon manichéenne.
Puissent les sionistes admettre un jour qu’ils sont mal placés pour donner des leçons au reste du monde, et que leur action n’avait pas pour objectif principal d’épargner des souffrances aux Juifs... et il ne me semble pas qu’il en aille autrement aujourd’hui.