Michel Houellebecq se défend d’avoir écrit un livre "islamophobe"
20 janvier 2015 21:14, par Simone ChouleEn tant que vieux lecteur de l’animal (depuis son premier "extension du domaine de la lutte") et vénérant "les Particules élémentaires" qui est son meilleur et peut être le livre de littérature française fondamental du début du XXIe siècle (d’ailleurs très étudié en Allemagne où l’on connait leur amour commun pour Schopenhauer), je pense que tout bon écrivain doit provoquer des controverses (quel grand écrivain n’en a pas produit ?) en plus de raconter une bonne histoire (avec toujours ce ton clinique pour raconter des trucs tordants comme la pose d’un anus artificiel sur le père du héros dans "La Carte et le Territoire"). Nabe avait un boulevard pour subvertir le système à son intérêt, Houellebecq qui lui est contemporain (et fut même son voisin d’immeuble lorsque Nabe faisait les Bouillons de Culture dans les 80’s) a juste pris plus de temps et moins de fougue adolescente pour le retourner à son avantage, un peu comme Céline en son temps, qui a préféré mettre ses cartouches de coté afin de lancer à la face du monde "le Voyage au bout de la Nuit". C’est une grande tristesse pour moi qui aime les livres et la littérature mais à part quelques textes et formules sur l’actualité, je ne garde de Nabe que "Le Régal des Vermines" et "L’enculé" alors que Houellebecq l’on regardera son oeuvre de beaucoup plus loin (je rappelle qu’il est poète aussi, dans une époque qui ne produit plus de poésie). Et d’autant plus que Nabe essaie (toujours) d’être Célinien ou Bloyien alors que Houellebecq a déjà réussi à devenir Houellebecq sans passer par le stade de disciple de qui que ce soit. Ce qui fait sa force (tranquille ?) : la patience, la remise en question (quelqu’un croit à la remise en question de Nabe ? Alors que Houellebecq a déjà révisé son jugement sur l’Islam, lui....), et toujours ce ton clinique et mordant...