Législative du Doubs : victoire sur le fil du candidat UMPS
9 février 2015 12:30, par ErdovalC’est avant tout une élection locale, avec des candidats locaux sans grande envergure. L’un Barbier, cadre d’ERDF est un élu local (Conseil Général) et est entré au Parlement par la petite porte, dans l’ombre d’un poids lourd du PS, à savoir suppléant de Moscovici nommé Ministre. Il a manifestement bénéficié de la prime au sortant en plus des soutiens gouvernementaux particulièrement appuyés, disproportionnés. Le résultat est finalement bien maigre. L’autre, Montel, une élue locale (municipale et régionale), qui baigne dans le FN depuis son enfance et même encore avec son mariage. Pas d’autre activité professionnelle en dehors de son engagement politique au FN et des mandats locaux, puis européen qu’elle vient de gagner sur la liste Philippot. Des propos malheureux sur les races sont évidemment exploités à fond contre elle par la gauche bien-pensante qui comme on le sait défend l’égalité sauf en matière économique et sociale ainsi que le montre son bilan chômage et pauvreté en hausse. Donc des candidats locaux, chacun militant de longue date dans son parti, dans un contexte d’enjeux locaux forts, la panne économique générale étant particulièrement sévère dans cette région.
Pas de quoi faire de cette élection un test national ; surtout pas pour le PS et le Front Républicain. La réélection de Barbier n’est évidemment pas un sursaut du PS et celui-ci ne pas pas y voir le signe d’un début de remontée. Au contraire cette élection est plutôt un avis d’aggravation du PS et du Front Républicain indiquant un décès imminent. Quant au FN, il ne peut pas faire passer une défaite pour une victoire, même si la progression des suffrages rassemblés par le FN dans le cadre de cette élection est impressionnante. Elle montre que l’électorat peut désormais se mobiliser aussi pour le FN, ce qui est une grande nouveauté et est à mettre sur le compte de la crédibilité de Marine Lepen et de Florian Philippot. Elle indique aussi que Mme Montel n’ayant pas su faire la différence avec un adversaire plutôt falot, le FN doit être particulièrement vigilant sur la qualité de ses candidats. En résumé d’un côté le produit de l’opacité de la méritocratie socialiste locale qui porte les derniers espoirs d’un parti agonisant, de l’autre celui d’une tradition familiale selon le modèle Lepen, c’est-à-dire d’un parti confronté à un problème de recrutement de cadres fiables en dehors d’un sérail encore trop restreint. C’est ce défi que doit affronter le FN dans un temps très court.