D’habitude ce genre de bouquin ce n’est pas trop ma tasse de thé, mais là bof, le hasard l’ayant mis sur ma route (enfin, pas complètement le hasard aussi le fait qu’il soit diffusé jusque dans le supermarché, promotion dont il ne me semble pas que son "frangin" ait un jour bénéficié). Passé un instant d’hésitation, je me suis décidé à l’acquérir. Il faut dire, que pour remédier à mes insomnies mon médecin m’a récemment préconisé d’adopter le soir des lectures faciles ; et sur ce plan j’ai été comblé. Donc, merci Agnès.
Au-delà de la galéjade, j’ai été agréablement surpris : non seulement le livre se lit facilement, mais la plume est alerte, le style ne manque pas d’aisance, et les anecdotes sont distillées avec une certaine verve ; pour tout dire en matière d’autobiographie on peut très facilement trouver pire. Je m’attendais à un contenu sans pitié envers Alain, mais sur ce plan la surprise était plutôt agréable ; il s’en dégage même souvent une certaine tendresse. Néanmoins, je suis plutôt content d’être pour ma part à la fois fils unique et inconnu...
Au-delà, ce qui est intéressant dans le livre d’Agnès Soral, c’est surtout ce que l’on n’y trouve pas. Car, concernant la critique sérieuse des idées d’Alain qui devrait - paraît-il - constituer le fond de ses reproches, le moins que l’on puisse dire c’est que l’on reste sur sa faim "Il désigne un bouc émissaire : les juifs (vieille rengaine)... Il exploite les vieux clichés éculés juifs usuriers..." et c’est à peu près tout, ça ne va jamais plus loin en 286 pages... pas un mot sur le CRIF ni sur la LICRA, rien sur l’influence exercée par Israël, ni rien évidemment sur fait que derrière "les vieux clichés éculés" il existe quelques réalités de première importance quand on se penche un petit peu sur le fonctionnement de la FED et de la BCE.
Bref, derrière ses lacunes criantes, on peut voir au choix de la soumission ou des pressions ’amicales’, difficilement une analyse humaniste argumentée.