Et si Bourdin avait voulu se refaire une façade en allant pêcher un poisson pour nourrir les Ah !sociassions (m..., je ne me souviens plus de l’orthographe) ? L’horreur, comme dit J.M. Le Pen, c’est celle de la guerre et il est vrai qu’entre les inventeurs des chambres à gaz et les ingénieurs de l’armement qui mettent au point le champignonnage des balles, la mine bondissante et autres "on-ne-sait-jamais" bactériologiques et chimiques, je ne vois pas bien en quoi l’intention des uns serait moins blâmable que celle des autres. On dira que dans un cas, c’est hors de tout conflit que l’on a décidé qu’une population innocente ne méritait pas d’être sur Terre. Mais c’est bien souvent hors de tout conflit que se décident les guerres (c’est une lapalissade) et qu’on les fait toujours pour ce que l’on se représente de l’autre, ou ce que l’on en présente suivant ses intérêts. En ce sens, quelle différence, et dans l’intention, et dans le traitement ? Evidemment, si les journalistes devaient faire de la guerre, serrant le monde de ses turpitudes, le crime suprême, ils crieraient aussi la nuit, et le jour, et la nuit qui suit... mais transformer une guerre en en circonscrivant certains effets dans le lieu et dans le temps, dans l’identité et dans le nombre mais aussi - et surtout - dans une sorte d’essence, leur permet d’en faire cet élixir sordide qu’ils viennent téter sitôt qu’ils se dégoûtent d’eux-mêmes, et qu’ils vont recracher sur l’autre, hors du troupeau, qui les regarde passer de gravité stylo Mont-Blanc en rires à fiches Bristol, en moins de temps qu’il n’en faut à un petit Palestinien pour expirer son souffle blanc : "Tiens, nous aussi on a des valeurs !"