On choisit ses amis pas sa famille. Ayant, vécu une expérience paternelle et maternelle apparemment fort similaire à celle d’Alain Soral, permettez que je partage la remarque suivante :
Etant du genre « réactif », j’en suis sorti écorché-vif, et même violent, quoique soucieux de justice et de morale. Education catholique oblige.
Comme lui, je me suis tourné très tôt vers les sports de combat, le Judo et le Karaté dans mon cas. Pour passer ma colère probablement, intimider ce père quand j’étais adolescent ; vers la lecture et le savoir, les mathématiques pour l’apparente crédibilité qu’elles donnent ; la langue française, la philosophie et surtout l’histoire, pour affiner jugement sensibilité et ne pas me faire manipuler. Au bout du compte, une approche pragmatique et utilitaire du savoir. Une évolution somme toute logique, qui, si elle est le résultat d’un contexte oppressif, n’en fut pas moins constructive, parce qu’elle contribua au développement mental, moral, spirituel et physique. Cette adversité dans laquelle on m’a éduqué, en fait, m’a bénéficié. Aujourd’hui, je n’en veux plus à mon père, je n’oublie rien, mais j’ai pardonné parce que j’ai compris que c’est bien lui qui m’a façonné. Peut-être, mes enfants, un jour, me haïront-t-ils, pour être sans concession, parfois dur, intransigeant, exigeant, gueulard même. Qu’à cela ne tienne ; je les vois grandir : ils sont forts, ils sont durs et travailleurs, ils sont généreux, justes, respectueux et respectés. Oui, mon père m’a marqué, a vie, en forçant en moi le respect du courage et de la droiture plutôt que de la lâcheté et du mensonge, de la force et de l’effort plutôt que de la faiblesse et de la fainéantise, dussent-t-ils mener au sacrifice.