Mais l’état "hébreux", qui n’est d’ailleurs ni état, ni hébreux mais territoire sous mandat de juifs de nationalités diverses, est depuis toujours une plaque tournante et nullement la petite patrie où le peuple de Dieu se blottit en cas de malheur !
Et cela depuis les réseaux commerciaux phéniciens qui ont permis aux "hébreux" bien avant la "diaspora" de sortir de leur petit canton où ils ne sont pas vraiment retournés. Ils préfèrent évidemment habiter ailleurs que là ! Ils ont ensuite pris leur expansion dans le monde hellénistique, lequel ressemble beaucoup au monde d’aujourd’hui par son addiction aux mélanges ethniques et aux "brassages", tempérée par une culture et une langue (la "koïné") unificatrices. Les grecs se sont cassé les dents sur les macchabées, mais leur micro-royaume n’a pas duré longtemps.
De fait, si l’on se place au temps de Jésus pour plus de clarté, une petite partie de la population se disant "juive" résidait effectivement en Palestine. Pour les autres, les affaires les retenaient ailleurs et ils ne revenaient parfois à Jérusalem que pour la pâque et faire des offrandes à leurs pontifes. Ils s’étaient installés ailleurs, Antioche, Alexandrie, Thessalonique (voir les pérégrinations pauliniennes). Ils croyaient se racheter de cela en se réclamant perpétuellement d’une patrie plus onirique que réelle, gérée quant aux sanctuaires par une bande de prêtres abusifs, roués et profiteurs et une population ahurie de paysans qui finira par entrer en effervescence messianique sous les Romains.
Les historiens imperméables à la propagande sioniste voient bien cela et ne sont nullement étonnés de les voir faire, de nouveau, des allers et retours, cette fois entre Tel-Aviv et Miami-Beach. La vérité, c’est qu’ils se rachètent en faisant des dons communautaires et du lobbying là où ils sont !. Plus efficace et moins fatigant que de casser des cailloux dans le désert du Neguev !
D’ailleurs, même ceux qui résident à Jérusalem, les pieux tout du moins, persistent rituellement à prononcer la fameuse formule "l’an prochain à Jérusalem". Y sont-ils donc vraiment ?
La question soulevée par votre article est donc essentielle pour la compréhension du judaïsme contemporain et de ses ressorts cachés, avec cette culpabilisation pharisienne si caractéristique.
Mais ne ressort-il pas aussi de cela que musulmans et chrétiens sont plus sincèrement attachés à la terre de Palestine qu’eux, ces étranges touristes déguisés en colons frénétiques ?