Le ralentissement de la croissance en Chine et la crise brutale au Brésil
13 avril 2015 18:23, par nicolasjaissonSi autant d’argent quitte les banques grecques que Delamarche le prétend, les banques de détail grecques doivent disposer de ressources financières hors du commun. En fait, il semble qu’il y ait des allées-et-venues rapides entre les dépôts des banques grecques et les banques étrangères qui déplacent leurs liquidités au gré des fluctuations des spreads sur la dette grecque et du risque crédit pesant sur les actifs des banques grecques en fonction des garanties offertes ou non par la BCE sur ces actifs. L’argent circule facilement à l’intérieur de la zone euro. Naturellement il ne s’agit pas des dépôts des particuliers, mais des liquidités bancaires se transformant en dépôts le temps de récupérer une rémunération et de de pouvoir acheter des titres obligataires grecs collatéralisables auprès de la banque centrale grecque, ce qui permet d’empocher les taux sur les obligations grecques et de les revendre ensuite pour refiler sur la dette allemande ou française en sortant les "depôts" réinvestis dans des filiales allemandes ou françaises. Le carrousel tourne à tout allure au gré des QE fournisseur des liquidités bancaires et des opérations de "carry trade" permettant de jouer sur les différences de rémunération entre les titres obligataires de la zone euro, voire au-delà. Londres joue aussi un rôle majeur dans ces opérations de trading obligataire encore appelé financement de gros des portefeuilles de prêts hypothécaires soutenus par le gouvernement de sa Majesté pour entretenir la croissance immobilière au Royaume-Uni. La soupe continue donc à être servie prioritairement aux grands acteurs financiers internationaux aussi actifs en Europe qu’en Asie. La Chine se shoote à la bulle des actions à des niveaux jamais atteints par les Etats-Unis avec des valorisations équivalentes à 200 fois les bénéfices des entreprises cotées. Le Chinext fait pâlir d’envie le Nasdaq américain dont la capitalisation au plus fort de la bulle Internet est inférieure de moitié à celle de son homologue chinois dopé par les ressources du shadow banking et la libéralisation des marchés financiers. La réelle alternative chinoise au modèle basé sur les exportations et l’investissement dans les infrastructures/immobilier consiste à copier furieusement le capitalisme financier américain dont les plus-valus avait laissé croire un moment au succès de l’émergence d’une économie fondée sur les services financiers. A l’échelle de la Chine, l’effondrement prévisible sera de taille nucléaire.