Outreau : pourquoi le nouveau procès Legrand n’est pas sans intérêt
21 avril 2015 18:48, par JérômeCette affaire, quand elle à été conclue médiatiquement et juridiquement parlant, ce qui ne veut pas dire que la Vérité a triomphé, si elle est connue un jour, m’a inspiré une réflexion sur un phénomène important mais assez peu évoqué à mon avis,sur cette affaire en tout cas.
Je veux parler ici des médias et de leur rôle,de leur influence plus que néfaste, en particulier dans l’affaire dont il est question. En effet, si mes souvenirs sont bons il me semble qu’on peut déduire trois grandes phases de ce qu’il faut bien qualifier de cirque médiatique :
1. L’affaire est énorme et concerne un véritable réseau d’ordures perverses, unidimentionelles, les enfants sont des victimes, le juge Burgaud est le nouvel Eliott Ness, pas moins.
2. Des contradictions se font jour peu à peu et il s’avère que le témoignage des enfants n’est pas aussi solide, que des erreurs et des manquements graves ont été commis par la justice et le juge, tout ce petit monde étant soumis à très forte pression.
3. L’affaire s’effondre lorsque l’on découvre que le juge Burgaud s’était permis une interprétation assez large, voire abusive, de l’usage de son autorité, que madame Badaoui se rétracte et innocente les personnes incriminées en accusant les enfants d’avoir tout bonnement menti. Eliott Ness devient alors le "petit juge". Sic transit...
Ainsi donc il n’y avait que deux parents indignes (plus quelques membres de la famille) et des enfants, certes violés, et traumatisés, et menteurs. Donc, point de réseau, ce fantasme imbécile, dormez bien braves gens : les pédophiles ne sont que d’ignobles cas uniques, qui ne se rencontrent jamais et ne s’organisent pas ! Croyez donc les médias qui vous disent la Vérité, puisqu’ils la tiennent de sources officielles...
Mais qui fera le procès des médias qui ont à plusieurs reprise interféré dans le cours de la justice, ou qui ont tout fait pour enflammer les imaginations, souvent sans l’ombre d’une preuve, qui a porté la Parole des enfants au Pinacle, pour mieux la décridibiliser, l’avilir, ensuite et sanctifier celle des accusés, forcément innocents pour la plupart, et surtout enterrer définitivement auprès du public l’idée même de réseau ? Les médias on senti leur pouvoir, je pense, et ils ont aimé ça : ils pouvaient faire et défaire coupables et héros à volonté ! Outreau fut un épouvantable fiasco judiciaire et le tombeau du journalisme indépendant. Et les enfants, eux, ont subi un déni de justice...