De l’abolition de l’esclavage aux émeutes ethniques : quel héritage pour la guerre de Sécession ?
13 mai 2015 21:21, par MivilleVous omettez de mentionner un détail qui pourtant constitue votre sujet de prédilection : contrairement à ce qu’on laisse entendre dans les classes, l’entité juive fut toujours très forte aux USA, peut-être plus aux débuts que maintenant en pourcentage de gens et surtout en pouvoir d’influence.
Mais c’étaient des juifs sépharades qui hormis les quelques uns qui se destinaient à des carrières politiques (comme Jefferson, Hamilton, Burr ... sans compter Franklin lui-même qui était ashkenaze) préféraient ne pas prendre la citoyenneté américaine, mondialistes qu’ils étaient avant l’heure.
Le premier état américain préféra leur donner, un peu comme les anciens rois, des privilèges spéciaux, plutôt que des droits citoyens dont ils ne voulaient pas du reste, certains qu’ils étaient de posséder ce pays en toute légitimité, et de disposer des citoyens proprement dits comme d’autant d’employés.
Ces juifs d’avant la guerre de Sécession étaient en immense majorité liés à l’économie sudiste, dont ils furent à la fois les gérants et les privilégiés. Non, n’en déplaise à certains antisémites de service comme Farrakhan, ce n’étaient pas essentiellement les négriers proprement dits, hormis quelques entrepreneurs indépendants (25 navires peut-être à Newport, autant à New Orleans, qui ne comptaient guère parmi les milliers qui faisaient le trajet triangulaire). Mais c’était quand même le groupe le moins critique face à l’institution esclavagiste.
La communauté juive préférait là (contrairement à Bahia au Brésil où cette religion regroupa aux début presque tous les Blancs) laisser à d’autres ce commerce trop risqué, souvent mortel pour ses aventuriers, et ambitionner les profits bien plus réguliers et certains de la fourniture en matériel de la marche des ports et des plantations (de la même manière qu’en Europe peu étaient militaires proprement dits mais beaucoup fournisseurs aux armées), ainsi que l’expertise de la gestion de ces domaines, et bien entendu la spéculation sur les denrées coloniales produites et le financement général des opérations.
Les juifs étaient par voie de conséquence presque tous sudistes quand la Sécession eut lieu, et organisateurs de ce nouveau gouvernement presque en main propre. La défaite du Sud fut pour eux si humiliante qu’il leur fallut réécrire l’histoire américaine de manière à laisser entendre qu’il n’y avait pas de juifs avant l’arrivée massive d’immigrants d’Europe centrale avant 1880, des ashkénazes cette fois-ci.