Le peuple français sort de sa torpeur
25 mai 2015 17:07, par GloupsJe ne suis pas d’accord avec la conclusion de l’article selon laquelle toute réaction violente de la part du peuple français serait une sorte de "piège" ou que la violence est "le carburant" du système qu’il faut lui retirer.
Mao Tsé Tung affirmait que la répression d’un Etat à l’égard d’une population visant à briser une révolte est une excellente chose pour la résistance. En brimant et usant de violence sur un peuple, l’Etat crée une colère qui alimente en partisans la guérilla. De ce fait, on pourrait aussi dire que la violence est "le carburant" de toute résistance (et donc pas seulement celui du "système").
En réalité, c’est la politique elle même qui est consubstantielle avec la violence. Clausewitz écrivait ainsi que "la guerre est la continuation de la politique avec d’autres moyens". Carl Schmitt reprenait cette analyse et la pousuivait dans le contexte du XXème marqué par la monté des idéologies. Il affirmait que les guerres de la Révolution et de l’Empire avait détruit le vieux système de la guerre européenne (que le Congrès de Vienne de 1815 avait tenté de rétablir avant de définitivement échouer en 1918).
Ce système de la guerre "classique" des nations européennes supposait une guerre qui fait une séparation claire entre combattants et populations civiles, des nations et armées clairement identifiées sous drapeaux et uniformes. A l’inverse la figure du partisans vient tout brouiller. Ainsi l’État ne possède plus le monopole de la guerre ; désormais, elle peut être menée par de petits groupes organisées ne répondant pas aux intérêts étatiques, mais idéologiques. La distinction entre guerre et paix devient également plus difficile à faire faisant entrer les sociétés dans une sorte de guerre permanente. En effet nous dit Clausewitz, même en situation de paix, les sociétés connaissent désormais une situation de guerre larvées entre groupes idéologiques tentant par différents moyens de s’éliminer et de faire triompher leurs objectifs. L’Etat n’ayant plus le monopole de la guerre, celle-ci, devenue "populaire", entre dans toutes les sphères de la vie.
Par conséquent toute lutte politique me semble vouée à mener à la violence. Il est utopique d’espérer un changement de politique, d’élite et de pouvoir sans des affrontements, des violences et une guerre intérieur ou/et extérieur.