Comprendre la logique d’un possible défaut grec
29 mai 2015 00:20, par la chenilleA mon avis...
Autant le peuple allemand pourrait vouloir que ces pays du sud endettés quittent l’euro (pour ne pas avoir à payer leurs dettes, quitte à faire exploser la zone euro et retrouver leur bon vieux mark), autant le patronat allemand ne le veut pas (la fin de l’euro signifierait une forte hausse monétaire pour l’Allemagne, avec, pour ses entreprises très exportatrices, une nette baisse de leurs résultats après réintégration de leurs ventes à l’étranger en marks).
Ils risquent donc de bien faire souffrir ce gouvernement grec (et le peuple grec avec, bien sûr) pour "faire un exemple". Ce serait le seul moyen de mettre tout le monde d’accord en Allemagne.
Le dénouement ne peut venir que des Grecs, avec soit une révolution par la rue, soit leurs élites économiques qui décident à un certain point que le moment est venu de quitter ce machin. Ce serait sans doute le moins mauvais pour eux ; leurs 60% de chômage des jeunes n’augure rien de bon à long terme. On pourrait aussi imaginer que certains armateurs grecs, par exemple, soient en train d’accumuler des stocks de devises (voire d’or) pour, plus tard, étendre leurs possessions dans ce pays à moindre coût après effondrement de la nouvelle drachme.
Peut-être le jeu du gouvernement grec est-il d’obtenir un maximum d’aides pour les remboursements urgents afin de pouvoir en solder le reste par la planche à billets le plus vite possible après sortie de l’euro.
Si un gouvernement de tutelle était installé en Grèce, le risque de renversement par la rue serait bien réel.
Bref, ça risque de jouer au plus fin pendant encore un petit moment...
De toute façon le peuple grec va encore souffrir. Comment pourrait-il en être autrement en période de difficultés économiques avec des structures de pouvoir aussi déséquilibrées que celles de cette Union Européenne.