La loi Renseignement adoptée par l’Assemblée nationale
25 juin 2015 16:12, par listenerSi on veut saisir l’esprit de cette loi effrayante, il y a lieu de comprendre qu’il s’agit d’un aspect de l’américanisation du droit et de ses suites terrifiantes. Le droit français tel qu’il s’est imposé dans les pays qui ont eu à faire avec les armées de la révolution et de l’empire qui ont imposé l’égalité civile, la fin des privilèges et le cantonnement de la puissance des juges, n’est plus.
Le droit "américain" est un système juridique dominé par le "juge", un droit dégénéré par rapport au droit anglais aristocratique (Magna Carta) qui suppose l’existence de "libertés" mais que seul un grand bonhomme (un roi ou un Lord), daigne reconnaître sous la pression à des sous-hommes, des féaux "sujets" du roi d’Angleterre vaguement agglomérés en "Parlement". .
Le droit américain y ajoute des notions rustiques de droit colonial qui peuvent se résumer à cela : le "bonheur" ! Il consiste à payer le moins de taxes possible au roi d’Angleterre. La belle affaire ! Les américains sont le peuple de Dieu et l’Amérique est une Terre Promise défiscalisée. Ceux qui n’y participent pas (indiens, européens moyenâgeux, musulmans) sont des sous-hommes à qui il faut enseigner brutalement la réalité des choses et les vrais principes de ce "Bonheur"".
Problème ; le droit américain repose sur la suprématie du juge et a une confiance absolue en ce personnage qu’il est fort difficile d’atteindre lorsque l’on a une procès aux EU à moins d’être milliardaire, le plouc n’ayant affaire qu’à des shérifs cinglés.
Au contraire, le droit français reposait traditionnellement sur une méfiance totale salutaire, saine et salvatrice envers ce personnage suspect qu’est le juge qui faisait très bien son boulot.
Or une réforme passée inaperçue a inséré dans la constitution française ceci : "L’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe (pas de détention arbitraire) dans les conditions prévues par la loi".
Or traditionnellement, le juge français n’était guère que le gardien sourcilleux de.. la seule propriété privée ! En faire le gardien de "la liberté individuelle", c’est passer en régime de droit américain. Nous sommes donc soumis à des"juges" qui ont le "droit" de nous énumérer majestueusement et pompeusement ce que sont nos "droits". Tout cela n’a rien de français.. Car être français, c’est avoir tous les droits et dire merde aux "Juges", aux "Sages" etc !
Nous sommes donc devenus des américains. Mais sans droit de vote.