Voltaire, l’imposteur – Conférence de Marion Sigaut à Marseille
12 juillet 2015 19:33, par Bug2410• [2è partie, à 8mn...] : “Les Lumières est un mouvement qui a voulu remplacer Dieu par le profit.”
Oui et non ; c’est d’abord la découverte progressive, aux XVIè, XVIIè siècles, et s’accélérant au XVIIIè, que la démarche hypothético-déductive (mathématiques, expérimentation, accumulation des progrès techniques, de la précision dans la mesure, des connaissances scientifiques...) conduit à une vision du monde sinon inverse de celle du monothéisme du moins “complémentaire et contradictoire”, que résume fort bien la formule de Galilée, distinguant “comment aller au Ciel (faire son salut dans le Monde intérieur post-mortem) [versus] comment va le ciel (astronomie, voire astrophysique du ciel externe “en-ce-seul-Monde)”.
C’est sans doute à ce niveau que l’apport indéniable et méritoire de Marion Sigaut se heurtera à la plus grande critique. Et elle sera justifiée. Dès lors, mieux vaut prévenir que guérir : il est plus que temps que Marion s’intéresse à l’influence de Newton et des autres savants sur Voltaire et les Encyclopédistes en général...
• [[2è partie, à 33mn] “je suis une chercheuse de vérité”
Bravo, mais alors, dépassant les vérités d’événements partiels (affaire Calas, du chevalier de la Barre, etc.) - certes nécessaires, et l’on doit remercier Marion pour ses propres “lumières” sur de tels sujets aux enjeux majeurs - la vérité, au plan bien plus global et historique de l’époque moderne, c’est que celle-ci a peu à peu découvert des lois d’organisation naturelle largement ignorées des sociétés antérieures (“premières” comme monothéistes), et que cette “catastrophe paradigmatique”, et plus en profondeur sotériologique, a largement “déboussolé”, très largement et toujours plus, l’humanité ainsi “modernisée”.
En ce début du XXIè siècle, notre présente et humaine condition “post-&-hyper-moderne” consisterait certes à s’opposer “réactionnellement”, en dissidence, aux dynamiques progressistes et mondialistes, mais surtout à se focaliser sur les deux paradigmes et praxéologies en lice (en gros : créationnisme-personnalisme / “auto-transcendance” néo-spinoziste, voire socio-darwiniste) - ou sotériologies (en gros : salut éternel de l’âme / santé trans-humaniste “perpétuellement reconductible”) - afin de tenter d’en débusquer un éventuel méta-niveau de conciliation, pour soi-même comme pour l’ensemble de nos semblables.