Haro sur les symboles confédérés : l’Amérique en pleine instrumentalisation de l’Histoire
26 juillet 2015 09:00, par AndréeIl ne s’agit plus de contenir le passéisme, ni même de s’en tenir à un regard froid et analytique sur des faits anciens ; il faut obligatoirement brocarder, rejeter, haïr certains lambeaux bien précis de l’Histoire, comme s’il n’y avait pas de continuité, comme si tout n’était que Bien ou Mal. Comment ne pas faire le parallèle avec la situation en France, où il est à présent intolérable de parler de la « parenthèse vichyste » autrement qu’avec des termes sentencieux et sans nuance ?
C’est exactement de cela qu’il s’agit. Couper le peuple de ses racines, de son passé, pour lui ôter toute profondeur historique et le plonger dans un oubli de soi, afin qu’il n’ait aucun exemple lui permettant de nourrir une quelconque résistance ne serait-ce que morale. C’est l’administration du sédatif mental qui précède la mort cérébrale. Monstrueux.
A ceux qui ne seraient pas d’accord avec l’idée d’associer Vichy à une résistance morale, ce qui est compréhensible, posez-vous la question de savoir pourquoi on nous somme de haïr Pétain, cet homme "détenu prisonnier par-delà la mort" (Jacques Isorni).
Avant de juger Pétain et ce qu’il a fait à partir du 17 juin 1940, posez-vous la question de savoir pourquoi et comment le peuple français en est arrivé là, à se prendre une défaite monumentale, la pire de son histoire, et à se faire soumettre pendant que ses "élites" quittaient comme des rats le navire.
Pétain a été appelé en catastrophe. Il a accepté de prendre sur lui le fardeau. Au passage il leur a rendu un fier service à ces élites - il ne s’en est rendu compte qu’après, quand elles se sont réjouies du procès qu’on lui a fait. Parce que s’il n’avait pas été là pour assumer à leur place et être la figure de référence vers laquelle le peuple s’est tourné (cf Amouroux pour se faire une idée de l’engouement qu’il a suscité), le peuple les aurait tous pendus haut et court, les Blum, Daladier, Herriot et autres Mandel.
Alors Pétain a fait le diagnostic moral de la défaite et a considéré que pour repartir sur de bonnes bases, en attendant des temps meilleurs, le peuple devait aussi comprendre pourquoi il en était arrivé là. Il a ensuite proposé au peuple de se reconstruire moralement et socialement, autour de vraies valeurs. Lisez ses discours politiques et vous verrez que le projet qu’il portait était sain, reposant sur le respect des identités naturelles. Mais le peuple français fut ingrat. Caractéristique des peuples forts à ce qu’il paraît.