En fait, on l’a un peu oublié, mais Georges Bensoussan n’est pas le premier sioniste notoire à affirmer qu’une population donnée buvait l’antisémitisme avec le lait maternel. Le premier fut le premier ministre israélien de 1986 à 1992 Issac Shamir (1915-2012), né en Pologne, lorsqu’il parlait du peuple polonais. Il n’est pas inutile pour situer le personnage de faire quelques rappels biographiques. Emigré en Palestine sous mandat britannique avant la seconde guerre mondiale, Shamir rejoignit l’Irgoun, organisation terroriste sioniste luttant contre les britanniques et les arabes au moyen d’attentats. Au déclanchement de la guerre une faction majoritaire de l’Irgoun sous Menachem Begin accepta le principe d’une trêve avec les Britanniques pour la durée de la guerre. Une faction minoritaire nommée selon son chef Abraham Stern "Bande Stern" ou "Gang Stern", qui se nommait elle même Lehi refusa le principe de cette trêve. Shamir était un membre du "Gang Stern" et après que Stern eu été tué par les Britanniques pris la direction du mouvement avec deux collègues. Le Gang Stern fit une offre d’alliance avec l’Allemagne nazie par l’intermédiaire du consulat allemand à Istamboul. Shamir considérait que les nazis avaient avec les Sionistes l’objectif commun de transférer les juifs européens en Palestine. Après la fin de la guerre le gang stern repris la lutte avec le Likoud et au printemps 1948 ces mouvements massacrèrent des centaines de Palestiniens au village de Deir-Yassine. A l’automne 1948 l’ONU avait envoyé un médiateur en Palestine le comte Folke Bernadotte. Bernadotte s’était illustré à la fin de la seconde guerre mondiale en négociant avec les nazis la libération de 20000 déportés dont 5000 juifs les sauvant ainsi d’une mort certaine. Il avait ainsi acquis une réputation internationale d’humaniste. Mais comme il s’était engagé en demandant l’évacuation des territoires occupés par les israéliens et le retour des réfugiés Palestiniens Shamir ordonna à l’automne 1948 un attentat à Jérusalem qui devait couter la vie à Bernadotte ainsi qu’au Colonel français André Serot qui l’accompagnait lors de la mission de l’ONU. Dans les années 80 devenu ministre des affaires étrangères israélien Shamir n’informa pas le gouvernement israélien des projets de massacre de réfugiés palestiniens au Liban à Sabra et Shatila dont il avait eu connaissance.. Comme l’on dit les grands esprits se rencontrent. On devine ce que ferait Bensoussan s’il avait les coudées franches !