Visite surprise d’Assad à Moscou
21 octobre 2015 12:31, par AndréeQui est ce pauvre gars qui a le toupet de menacer la Russie, à mots même pas couverts, de représailles sur son sol ? Je crois que les Russes sont encore en mesure de lui dire : Khaled Khoja, combien de divisions ?
Eh oui, la mascarade internationale à laquelle nous avons piteusement assisté jusqu’à présent a pris fin (enfin, le premier épisode). A force de croire que la politique repose sur la manipulation verbale du réel sur un public de zombies, on en oublie que la guerre demeure vraiment son prolongement par d’autres moyens...
On ne peut que constater que l’intervention intelligente et calibrée des forces russes en Syrie modifie politiquement la donne. Par la cohérence des moyens déployés, la coordination de l’action en appui des forces syro-iraniennes au sol et la précision des objectifs recherchés (du moins pour ce que l’on en sait), la supériorité tactique de Poutine est indéniable. Sans demander l’avis des impéralistes qui croient pouvoir roquer en permanence et impressionner longtemps par fous interposés, Poutine, lui, occupe bel et bien le terrain, concentre les efforts là où il faut, et exploite rapidement sur les deux tableaux. Voilà une vraie réalité politique. Va falloir songer à élever un peu le niveau de jeu en face, les joueurs de poker, parce qu’à ce rythme vous allez vraiment finir par être à découvert. Inutile de hurler au tapis de bombes, car ça, c’est votre spécialité.
Conséquence logique des trois points précédents, Poutine est déjà en passe de gagner la bataille de l’opinion au niveau mondial (les vidéos Youtube du croiseur lance-missiles dans la Caspienne et celles des hélicos de combat volant en rase-motte suscitent en tout cas un sacré engouement).
Mais il est vrai qu’il ne faut pas se réjouir trop vite et ne jamais sous-estimer l’ennemi, surtout quand il s’avère être un grand psychopathe, comme l’affreuse sorcière de Macbeth, peu hilarante donc, mais complètement gazée, qui réclame une zone d’exclusion arienne. T’as raison, pour l’instant les Su-35 sont encore dans les hangars et le chasseur russe de dernière génération pas encore livré... Raptor a quelques beaux jours devant lui encore, pense-t-elle sans doute.
Une chose est quasi certaine, c’est que Bachar al Assad a bien pu dire à Poutine, en levant un petit verre de l’amitié : « хорошая работа !...за наc ! »