Discours d’Evo Morales et Rafael Correa à l’ONU
21 octobre 2015 19:42, par Philippe EmmanuelEvo, Hermano, Kamisaki ?
Pour connaitre modestement ce pays où je suis parti vivre de 20 à 22 ans, je sais qu’Evo Morales ne vient pas de nulle part. Les mouvements indigènes, profondément enracinés, ont fait leur chemin peu à peu. Pourtant l’oligarchie en place celle qui a remis "démocratiquement" au pouvoir (je veux dire par des élections) un ancien un dictateur comme Banzer, par exemple, et des Paz-Zamora, Sanchez de Lozada (celui qui voulait brader le gaz aux multinationales, ou l’eau à Vivendi) est une oligarchie féroce.
Aussi féroce que les pouvoirs en place chez nous, (mais sans cette culture démocratique européenne qui empêcherait encore Manuel Valls d’envoyer la troupe tirer à balles réelles contres les étudiants si un jour ça chauffe vraiment) . les étudiants tombés devant la San Andres ou sur le Prado à La Paz sont là pour témoigner de cette férocité décomplexée.
Nous aussi, et seulement, c’est par des mouvements associatifs qui prendrons part au débat public avec un soutien populaire incontestable, et devenu indéniable par les acteurs du cirque démocratique actuel, que nous chasserons l’oligarchie en place. Il ne s’agit pas de plaquer un modèle sur un autre bien sur ; la Bolivie a ses réalités propres, ses rythmes, ses défis (de mémoire me revient que des enfants ont manifesté violemment le jour où le travail des moins de 14 ans a été interdit)...
Mais la convergence des luttes et finalement l’ennemi commun fait que ce pays, l’équateur, (et d’autres) sont très inspirants. Si, après cinq siècles de domination coloniale, impérialiste, oligarchique et néolibérale, au cours desquels les ressources naturelles Boliviennes et celles de tous les pays de l’Amérique latine n’ont cessé d’être pillées, on a des pays comme la Bolivie, L’Equateur, le Venézuéla, le Pérou, qui se réapproprient leur destin, nous pouvons être optimistes. Surtout que Morales, dépositaire d’une mémoire, d’une tradition de luttes, conscient du chemin parcouru et aussi à faire, remet toujours les choses dans une perspective historique.
C’est essentiel, tandis que nous autres ici, sans cesse prisonnier d’un temps médiatique, amnésiques, et dirigés par des incultes qui en ce qui les concerne n’ont absolument aucune perspective (ils n’ont rien d’ailleurs, ce sont des pantins motivés par la très bonne soupe qu’on leur sert) nous tendons à oublier ce temps de l’histoire, que donc tout reste à faire, que le chemin est devant, et surtout ouvert.
Haut les coeurs !