Si Obama peut finir son mandat sur une note anti-impérialiste et non-interventionniste, cela rejoindrait le tout premier geste qu’il a fait lors de son entrée à la Maison blanche en 2008, geste hautement symbolique qui fut de renvoyer en Grande-Bretagne le buste de Churchill. Churchill étant un véritable symbole pour ceux qui rêvent de l’unité impériale anglo-américaine ou américaino-britannique, comme pour ceux qui autrefois encourageaient un rapprochement entre l’empire britannique sur son déclin et l’Amérique encore jeune, qui incarnait déjà la gloire matérialiste, scientifique-économique. Il représentait surtout une vision néo-colonialiste et impérialiste du rôle des anglo-saxons dans le monde. Les défenseurs de cette ancienne vision du monde existent encore aujourd’hui, plus que jamais, et ils n’ont pu manquer de voir dans ce premier geste controversé d’Obama à la Maison blanche une preuve de son supposé "anti-colonialisme de gauche" (une exagération qui serait risible si sa fausseté n’était si tragique).