Drac : "Quand un pouvoir n’a plus de cartes à jouer, il renverse la table"
24 janvier 2016 22:47, par simonMoi il me fait déprimer Drac. En plus, dés qu’il sort du sujet strictement économique, domaine dans lequel il excelle, il se plante régulièrement ou enfonce des portes ouvertes (ouvertes pour moi en tout cas). À mon avis.
Le sentiment qui "anime" son discours est fataliste et quasi-nihiliste. Tout comme Onfray d’ailleurs. Ces deux messieurs n’ont pas d’enfants, ceci explique cela. On ne peut pas s’en tenir à un constat froid quand on regarde son enfant de 5 ans ou lorsqu’on est jeune sois-même. Je met des guillemets à "anime" parce que si un diagramme pouvait parler, il s’appellerait Michel Drac.
Derrière un raisonnement, aussi bien construit soit-il, il y a toujours un sentiment, une intention, qui guide le propos et fait qu’il à du sens. Le sens c’est ce qui touche le sentiment, voire les tripes, et qui pousse à l’action. Jamais les idées pures. "Comme que tout aille, peut importe au prétendu sage, pourvu qu’il reste assis dans son cabinet" disait Rousseau.
Je préfère un discours qui tout en restant lucide galvanise un sentiment combattif. On est beaucoup à savoir faire un constat.
D’ailleurs la "contre-société" est très loin d’être une panacée, au contraire, le "système" la demande et la fabrique. Retourner vers des autonomie rurales à petit échelle arrange bien le système. De moins en moins de monde pourra consommer dans les années à venir, ceux qui gèrent le merdier actuel n’ont rien contre le fait que certains s’organisent dans ce sens.
Les combats collectifs à grande échelle ont beaucoup de défauts et ne sont jamais purs (attention à l’idéalisme), mais il ne faut pas croire que s’en éloigner pour revenir vers de l’"authentique", pour retrouver du sens, soit suffisant.
La contre-société que Drac et d’autres proposent, sera incroyablement faible, à supposer qu’elle arrive à se constituer, car une fois autonome, où est la nécessité de se rassembler entre nous pour lutter, voire même seulement pour s’organiser ? Ça ne sera que sur la base du volontariat de quelques uns, la majorité restera tranquillement dans sa campagne.
Ce qu’on qualifie "d’extrême droite" s’est organisé en ce qu’on pourrait appeler une contre-société depuis longtemps (je parle des chrétiens intégristes, avec un certain scoutisme et autres institutions), et le monde autours d’eux s’en arrange parfaitement bien, comme ça il n’a pas à les gérer. À méditer.
Voir une très bonne conférence de Pierre-Yves Rougeyron intitulée "pourquoi nous combattons" sur youtube