Le pape François célébrera les 500 ans de la Réforme luthérienne
27 janvier 2016 09:46, par Philippe de MacédoineCette célébration ne me choque pas. Elle est, à mon avis, le moment d’ouvrir un débat sérieux et dépassionné que je poserai dans ces termes.
Est-il possible de combattre une hérésie autrement que par le dialogue ?
Martin Luther était un moine qui s’érigea contre les indulgences de l’Eglise et qui, frappé d’anathème, développa sa propre théologie. Il fut ensuite suivi par d’autres théologiens et, comme toujours, par des politiciens et des nantis (bourgeois et féodaux) au point de constituer un schisme sérieux avec l’Eglise.
Je ne me positionnerai pas théologiquement mais j’admets sans peine que le Vatican qui nous a été légué et qui est la raison d’être des indulgences est une insulte au Christ. Je ne connais pas d’endroit plus vulgaire et plus opposé au message de pauvreté et d’humilité que St Pierre de Rome et ses servitudes. C’est la suite de la prise de Rome par les Florentins et leur hédonisme vulgaire : ostentation de marchands de draps et de banquiers.
Certains me rétorqueront que la Sainte Chapelle procède du même désir de puissance. Je répondrai qu’après l’avoir visité cent fois, je n’ai jamais vu de Moïse nu à la Sainte Chapelle.
Ce schisme a été dérobé par les politiciens, je le disais plus haut, et ils se sont occupé pendant deux siècles à faire ce qu’ils savent le mieux faire : les rapines et les massacres. Luther n’y est pour rien dans les Michélades.
La mission du pape est de ramener à lui toutes les âmes afin de leur montrer que la doctrine catholique est la seule qui vaille. Il y a plusieurs manières de procéder : soit on sort les sabres ; on convertit par la coercition et on égorge les autres,soit on "stigmatise l’autre" en employant un message offensif (comme ce fut fait lors des premiers conciles et par St Bernard de Clairvaux face à Abélard) soit on emploie un message doux pour briser progressivement les murailles. Rome n’a plus pour sabres que des canifs émoussés. Benoît XVI qui avait une histoire personnelle germanique a tenté la charge dialectique à Ratisbonne, François est plus dans la finesse. Je pense que c’est parce qu’il se sent plus proche de Luther que de Léon X en tant qu’homme. C’est un Jésuite, donc un évangélisateur à tous crins, adepte de la pauvreté et de l’humilité ; pas un pape Médicis comme Léon ; cardinal à 13 ans et abominable nanti.
J’attends de voir la suite de cette célébration et j’avoue croire que son issue sera profitable pour l’Eglise catholique.