Révoltes et insurrections populaires chrétiennes : le christianisme oublié
6 février 2016 16:50, par OlegBravo à l’auteur, pour son article et pour la manière dont il réagit face à une agressivité assez délirante.
Je remarque que certains refusent de concilier une approche matérialiste et une approche spirituelle de l’histoire. Les deux sont pourtant loin d’être incompatibles, elles sont même complémentaires. Je crois même que c’est ce que fait Alain Soral tous les jours.
En quoi la grille d’analyse marxienne utilisée dans cet article nierait-elle la dimension spirituelle du christianisme ? Je n’ai rien lu de tel, ni dans le début, ni dans la suite dans l’atelier.
Certains considèrent par ailleurs qu’il ne faut pas attaquer le christianisme, parce que c’est ce que font nos ennemis. C’est simplifier la réalité et basculer dans l’essentialisme : l’auteur ici n’attaque pas le christianisme, mais introduit simplement l’idée d’une ambivalence, avec des chrétiens complices du pouvoir et d’autres chrétiens essayant de s’en affranchir. Où est l’insulte au christianisme là-dedans ? Dire qu’il n’est pas monolithique par rapport aux luttes de classes est-il "faire le jeu de nos ennemis" ?
Quant aux critiques consistant à dire que cet article n’est pas de l’histoire, elles sont navrantes de cloisonnement. Il ne me semble pas que l’auteur se soit présenté comme historien. Mais faut-il être historien et travailler les archives pour être autorisé à s’intéresser aux choses du passé ? On peut aussi adopter un regard global, loin du travail de l’historien, et tenter de trouver du sens dans des phénomènes en apparence très distincts.
Le sujet de l’article n’est pas un sujet d’historien, car il est transversal à plusieurs époques et plusieurs zones géographiques. Comparer les époques et les territoires et tenter de retrouver des invariants dans les destinées humaines, c’est un travail de synthèse théorique intéressant et nécessaire, tout autant que celui de l’historien, mais de nature très différente. Si l’auteur commet des erreurs factuelles, soit, qu’on lui fasse remarquer. Mais qu’on vienne lui dire que son travail ne vaut rien parce qu’il y a des erreurs factuelles ou des imprécisions, c’est parfaitement hors sujet : son essai ne vise pas à décrire de manière exhaustive des événements, mais à proposer une théorie d’interprétation de l’histoire.
Enfin, je conseille aux catholiques allergiques à Marx de lire ce que Marx écrit sur le Christ. Ou bien Cousin. Ou encore Alain Soral...