Révoltes et insurrections populaires chrétiennes : le christianisme oublié
6 février 2016 23:08, par listenerSi on veut avoir une idée de ce qu’est une révolte chrétienne, on doit se rappeler celle des "vieux-croyant". (Voir le tableau saisissant de La Boyarine Morozova de Vassili Sourikov qui représente la poursuite des vieux-croyants. Le personnage principal tient deux doigts croisés en haut pour indiquer que c’est la manière correcte de faire le signe de croix, à savoir avec deux doigts au lieu de trois).
Ce qu’en dit wiki est tout à fait curieux. Il semblerait que ce schisme ait eu pour origine (comme pour certaines croisades) un conflit entre des vues géopolitiques assez troubles de princes et du clergé, et la sincérité spontanée et formidable de certaines parties des populations qui elles, apparemment idiotes, voyaient en fait des trahisons car une religion ne se "réforme" pas ! Evidemment..
Au milieu du 18 siècle, la Russie a été en guerre avec l’État polono-lituanien et l’Empire ottoman ; le tsar Alexis Ier (1629-1676) et le patriarche Nikon pensèrent qu’un grand empire orthodoxe avec Alexis comme nouvel empereur byzantin et Nikon comme patriarche de Constantinople aurait pu en peu de temps devenir réalité. Ils furent soutenus dans leurs ambitions par quelques patriarches du Moyen-Orient. Ceux-ci attirèrent l’attention de Nikon et du tsar sur les différences rituelles et textuelles entre l’Église russe et celle de Constantinople et insistèrent sur le fait que cette circonstance présentait un obstacle à l’uniformisation éventuelle de toutes les Églises orthodoxes. On décida de comparer les livres russes avec ceux de Grèce et de corriger les premiers à l’aide des originaux grecs en cas de besoin. Au lieu de comparer les livres russes et grecs, Nikon ordonna de faire de nouvelles traductions des livres liturgiques contemporains édités selon la règle néogrecque dont les traductions slaves furent adoptés aussi à Kiev. Au concile de 1666-1667, l’opinion des adeptes des réformes, selon laquelle le vieux rite russe était plutôt hétérodoxe et même hérétique, servit à ratifier les nouveaux livres et rites tandis que les vieux furent anathématisés de même que leurs adeptes. Au fond, les décisions de ce concile jetèrent le blâme sur le passé de l’Église russe. On démentit la théorie de Moscou comme « troisième Rome » : il s’avéra que la Russie, loin d’être gardienne de l’orthodoxie, n’était n’était qu’un amoncellement d’erreurs liturgiques grossières. Pour les opposants aux réformes, la signification même de l’histoire russe en fut annulée. (lire..)