La télévision cadenassée par les actionnaires et les publicitaires
16 février 2016 13:48, par rectificateurIl y a les sujets que les journalistes se désolent de ne pouvoir traiter... et ceux qu’ils n’ont même pas l’idée de traiter par auto-censure ou, pire, parce qu’ils sortent carrément de leur champ conceptuel. Ceux-là sont encore plus intéressants, et encore plus censurés bien évidemment. Chacun connaît ces mots d’Aldous Huxley :
« La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader, un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude. »
Mais peut-être que beaucoup ignorent à quel point l’auteur (mort en 1963) décrivait la société actuelle avec une telle précision dans la prémonition :
« Sous la poussée d’une surpopulation qui s’accélère et d’une sur-organisation croissante et par le moyen de méthodes toujours plus efficaces de manipulation des esprits, les démocraties changeront de nature. Les vieilles formes pittoresques - élections, parlements, Cours suprêmes, et tout le reste - demeureront, mais la substance sous-jacente sera une nouvelle espèce de totalitarisme non violent.
Toutes les appellations traditionnelles, tous les slogans consacrés resteront exactement ce qu’ils étaient au bon vieux temps. La démocratie et la liberté seront les thèmes de toutes les émissions de radio et de tous les éditoriaux. Entretemps, l’oligarchie au pouvoir et son élite hautement qualifiée de soldats, de policiers, de fabricants de pensée, de manipulateurs des esprits, mènera tout et tout le monde comme bon lui semblera. »