Un livre est un livre. Tous les livres méritent d’être lu afin de permettre le débat. Ce qui me chagrine un peu est l’idée qu’on fait lire à des étudiants, en Allemagne en ce moment, le livre de Adolf Hitler plutôt que de leur proposer d’étudier la deuxième guerre mondiale à partir de Wikipédia. Il est clair que Wikipédia est une encyclopédie qui peut être approximative mais justement je pense que c’est une manière excellente d’apprendre à lire et d’analyser des textes qui font également références à d’autres sujets ou d’autre sources. C’est ce que j’ai fait et actuellement j’ai développé un regard sur ces évènements que je ne retrouve pas tout à fait avec d’autres théoriciens de la deuxième guerre... mondiale. Je m’intéresse surtout à l’Europe. Une expression je pense connue dit : lire entre les lignes. Justement, savoir lire c’est aussi développer cette capacité d’interpréter de différentes manières un sujet et de pouvoir même comprendre ce qui est non-dit. Lire entre les lignes c’est aussi la capacité de percevoir plusieurs sens à un même texte pendant qu’on le lit. Donc, personnellement, "Mein Kampf", je n’achèterais pas ce livre sauf si je décide un jour comme M. Vincent Reynouard, de consacrer la majeure partie de ma vie au sujet de la deuxième guerre mondiale. Il faut penser qu’une guerre ne se mène pas uniquement grâce ou à cause d’un seul homme, et donc qu’il y a un réseau d’influences qui fait que cette guerre ne peut se résumer à la thèse d’un seul homme. Un bon truc pour les futurs intellos lorsque je m’intéressais aux premiers blogs qui sont apparus sur Internet. Un journaliste français avait dit que les blogs sont assez dangereux en expliquant qu’un blog c’est "chargez, visez, tirez". Sur le plan intellectuel c’est la même chose ou presque. C’est uniquement à partir d’un certain bagage, d’une certaine somme de savoir et avec la mémoire qu’on commence à faire des analyses de plus en plus pertinentes. Le tout est d’avoir de l’imagination et le tout est d’éviter les conclusions hâtives. En fait, laisser mijoter c’est mieux et ne jamais conclure car toute conclusion ferme la porte à d’autres possibilités d’analyse. Ce type de réflexion peut prendre des années, une vie même, mais je pense qu’au bout, on finit par acquérir une certaine maturité, on développe un certain langage et surtout cela peut aboutir par des observations qu’aucune autre personne n’aurait fait remarqué.