Moi aussi j’ai visité le camp du Struthof lors d’un voyage scolaire en Alsace en troisième. J’ai souvenir qu’un jeune élève avait eu le malheur de rire à ce que lui avait glissé dans l’oreille un camarade alors que nous entrions dans un bâtiment du camp. Notre professeur d’histoire l’a très gravement pris à part, je ne sais pas ce qu’il lui a dit exactement, mais le soir même, à notre retour de la visite, il a eu à s’excuser devant l’ensemble des classes de troisième et des professeurs présents lors de ce voyage, soit devant une bonne centaine de personnes. Je me souviens avoir eu un grand sentiment de malaise et d’injustice, car il ne pensait vraiment pas à mal. Mais à en croire la réaction de ce prof d’histoire, c’était un crime de lâcher un petit rire lors de la visite d’un camp, nous aurions du tous être drapés de noir et avoir un visage grave.
Pareil, par la suite, un professeur de français très sensible au génocide juif nous a fait regarder "Nuit et Brouillard" puis lire "Si c’est un homme" de Primo Levi. Je me souviens qu’il nous faisait circuler en cours des photos bien gores prises dans les camps, et il détournait le regard des photos, empreint d’une grande émotion et les larmes aux yeux... tout cela dans un lycée privé catholique. Il n’a jamais évoqué aucun autre génocide en cours à part celui-là. Un beau formatage des cerveaux Made in Education Nationale. Pas étonnant que je n’ai toujours eu qu’une seule envie : fuir ces institutions !
Bon courage à vous jeune homme, vous êtes sur la bonne voie, il y a toujours une lumière au bout du tunnel ;)