Georges Sorel : la rupture avec le monde bourgeois
16 mars 2016 21:09, par OdinPierre de Brague a raison, La tradition et la révolution (pour autant qu’il ne s’agisse pas de la « révolution bourgeoise moderne ») ne sont effectivement pas opposables mais bel et bien complémentaires au sens des anciens.
La révolution n’étant qu’un retour au point initial à la fin de chaque cycle naturel tout en ayant réussi à conserver et maintenir contre vents et marées contraire la structure culturo-cultuelle du groupe humain préalablement constitué.
Les trois stades de l’énergie créatrice révolutionnaire (révolte, résistance et enfin révolution) se calquent d’ailleurs parfaitement bien avec les trois stades de l’énergie créatrice naturelle : "instinct - révolte", "intelligence - résistance" et "intuition-révolution".
Les assauts successifs de Marx et de Nietzsche contre la tradition ont pour l’instant échoué (mais cette lutte entreprise est-elle vraiment terminée ?).
Pour Marx demain est toujours plus riche qu’hier, mais hier est incontournable dialectiquement parlant pour justifier chaque dépassement de stade, alors que pour Nietzsche envisager une quelconque richesse/restauration n’est possible qu’en effaçant radicalement à la fois hier (tradition - la mère) et aujourd’hui (modernité - la fille) pour faire surgir l’homme nouveau et conscient de sa propre puissance.
Marx avec son "socialo-capitalisme scientifique et déterminisme messianique", c’est-à-dire de la pure prophétologie qu’il renie d’ailleurs lui-même à la fin de son existence et Nietzsche avec son combat contre le nihilisme de la société moderne et la réhabilitation de la toute puissance d’action de l’homme pour lutter à la fois contre la modernité bourgeoise, mais également contre la tradition qui, selon lui, a pleinement enfanté la modernité en une même hypocrisie généralisée.
Georges Sorel a hélas refusé le combat en 1914, en dépit du nationalisme authentique qu’il affichait, face aux assauts Allemands, alors que Maurras et Péguy avaient la volonté de lutter contre ce voisin d’outre-Rhin, son industrie et sa finance envahissantes, expansionnistes sans aucune limite objective depuis le krach massif de 1875.
L’Allemagne a toujours été beaucoup plus dangereuse en temps de paix qu’en temps de guerre.
Et c’est presque toujours au faite maximale de sa puissance que les établissements financiers Allemands ou Autrichiens explosent et provoquent fatalement l’effet domino continental.
Comme en ce moment, un signe peut-être.