On peut être très hostile à la diplomatie (calamiteuse) d’Erdogan sans dire pour autant n’importe quoi. Or, ici, T. Meyssan montre une profonde méconnaissance de la Turquie et de ses dynamiques politiques.
En premier lieu, c’est une erreur de croire qu’Erdogan veut une "purification ethnique". Contrairement aux nationalistes turcs, il ne croit absolument pas à la "race" turque (lui-même n’est pas d’origine purement turque) ; pour lui, la cohérence de la nation est religieuse. Il se veut porte-parole du peuple sunnite pratiquant. Que ce dernier soit turc ou kurde. D’ailleurs, les Kurdes les plus conservateurs (30 à 40% selons les zones) ont voté pour l’AKP en novembre.
D’autre part, en 2011, les relations avec les Kurdes étaient plutôt bonnes, et ne se sont dégradées qu’à partir de l’automne 2013.
Enfin, imaginer que RTE aurait annoncé quelques jours avant un attentat qui allait avoir lieu, est ridicule. Quelle aurait alors été la stratégie ? Du reste, aucune preuve tangible ne vient attester une responsabilité turque. Même les adversaires de la Turquie (Arménie, Syrie, Grèce) ne l’évoquent pas du tout.