Le lecteur écrit : "Tout d’abord, il n a pas été licencié. Il y a eu rupture de sa période d’essai, laquelle peut se faire par l’une ou l’autre des parties sans justificatif. Énorme différence."
Il a raison et tort à la fois : raison, car pendant la période d’essai, chaque partie peut rompre le contrat, sans justification. Tort car, pour éviter les abus, la Cour de cassation a, depuis plusieurs années, posé quelques limites à cette liberté, principalement quand elle est exercée par l’employeur. L’idée est de ne pas dénaturer la période d’essai qui, comme son nom l’indique, est faite pour permettre à chaque partie de s’assurer que "l’autre" lui convient. Ainsi, par exemple :
il est interdit à l’employeur de rompre la période d’essai trop rapidement, c’est-à-dire sans avoir laissé un minimum de temps pour s’adapter au job (par exemple, j’embauche un cadre avec une période d’essai de 3 mois et je le vire au bout de deux jours... ou alors il faut vraiment une bonne raison),
l’employeur ne peut rompre la période d’essai pour un motif discriminatoire (le sexe, l’orientation sexuelle, la religion...). Par exemple, j’embauche un salarié portant un nom bien français et je romps sa période d’essai dès que j’apprends qu’il est musulman, alors que sur le plan professionnel je n’ai rien à lui reprocher.
En résumé, la rupture de la période d’essai ne doit être ni abusive, ni fondée sur un motif discriminatoire.