La fiabilité des études scientifiques en question
21 avril 2016 09:40, par AldostenarJ’ai terminé mon doctorat en hématologie/oncologie à l’hôpital Saint Louis il y a quelques mois et effectivement tout le monde de la recherche est en train de se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond dans ce système.
On applique une logique libérale démente aux chercheurs, en leur demandant de publier le plus possible, sans leur donner ni les moyens ni le temps nécessaires pour effectuer un travail sérieux. Alors puisqu’il faut publier, les équipes publient ... On estime qu’une bonne moitié des articles publiés sont faux, c’est un secret de polichinelle dans le milieu, mais les institutions type INSERM sont très heureuses de publier autant d’articles tous les ans, même si ces publications sont inutiles, trafiquées, voir complètement fausses.
Et alors ceux qui publient en grosse quantité montent, ont tous les moyens qu’ils veulent, une très bonne réputation alors que leur travail n’est pas toujours très sérieux et à côté de ça, ceux qui tentent de faire un travail sérieux et donc lent galèrent à trouver le moindre financement, se font remonter les bretelles par la hiérarchie s’ils ont un mauvais "ratio" et finissent donc par adopter une méthode un peu plus "créative" comme on dit !
Au final tout le monde y perd, c’est une catastrophe pour les patients, malgré les quantités astronomiques de publications et de nouvelles molécules en phases d’essai clinique la recherche progresse peu. Les chercheurs y perdent aussi car quand on se lance dans ce métier ce n’est pas pour en être réduit à traficoter ses résultats pour les rendre sexy et publiables ...
Tout est à revoir, à commencer par le système des publications qui est très mal fait et qui demande au chercheur de raconter une histoire à partir de ses résultats, alors que ce n’est jamais aussi simple. La compétition est également aberrante, des équipes travaillant sur le même sujet se retrouvent en rivalité au lieu de coopérer dans l’intérêt des patients.
Tout ceci est aberrant et en écœure plus d’un.