Malgré l’optimisme dissident à l’égard du Liban, je tends à me joindre au scepticisme de cet article. Au regard des statistiques relatifs aux départs des chrétiens ou aux sentiments à l’égard des attaques suicides, il semblerait qu’il y ait au Liban une petite communauté islamique cependant très wahhaabisée. C’est en réalité une situation assez analogue à celle de la France en cela que le Liban récent est très multi-confessionnelle, culturellement et ethniquement divisé (il n’y a qu’à voir les statistiques ethniques entre populations musulmanes et populations chrétiennes, qui témoignent qu’un fossé s’est creusé au fil des siècles entre ces 2 communautés). Le Hezbollah, j’en ai bien peur, n’est plus si bien vu que cela et M. Nasrallah ne suscite guère plus l’enthousiasme qu’il a pu susciter jusqu’alors. C’est d’ailleurs une situation généralisable à l’ensemble des 2 pôles shiites principaux du Moyen-Orient : l’Iran et le Liban, Iran dont la classe religieuse est de plus en plus discréditée à l’égard de la jeune génération. Le shiisme moderne semble trop pacifique, trop minoritaire et trop pauvre économiquement pour résister à l’empire wahhabite des monarchies du Golfe.
L’incapacité du gouvernement renforce la fragmentation du tissu social.
Funeste destin qui s’annonce pour un si beau pays, à la fois chrétien, arabe et avec une touche française.