"Le Brexit ? Ça ne changera rien"
20 mai 2016 15:29, par nicolasjaissonLe principal enjeu du Brexit réside dans la perte potentielle du funding en euros des banques européennes qui ont installées des succursales à Londres. la City profite à plein de la manne monétaire procurée par la BCE aux banques européennes, notamment dans le cadre des QE, ce qui permet aux banques anglaises de financer du papier de dettes à partir des portefeuilles de prêts refilés par les banques commerciales du continent à la BCE. Par exemple la BCE a racheté les actifs pourris des banques italiennes par voie de collatéralisation des dits actifs transformés en obligations rachetables par la banque centrale italienne qui se refinance auprès de la BCE. C’est autant de funding en plus offert aux banques italiennes pour alimenter des dérivés sur le marché londonien qui vont compléter artificiellement les ressources en capital des banques européennes soucieuses de respecter les critères de capitalisation Bâle III et autres stress tests. Voir à ce sujet la controverse qui a agité la Deutsche Bank au sujet des obligations "coco", servant à étoffer le capital réglementaire par le rappel des obligations transformables en actions émises sur le marché londonien. La perte de ces ressources en capital seraient désastreuses pour l’industrie financière londonienne, en particulier pour les fonds de retraite. Dans des pays de vieux, comme l’Angleterre, la sécurité financière est toujours un argument de poids, surtout quand la City occupe une position d’arbitrage sur les produits de taux entre les Etats-Unis et l’Europe. Une autre préoccupation tient à l’installation de centres de financement offshore en yuans servant aux entreprises chinoises de passerelles de financement sur les marchés européens. Il n’est pas sûr qu’une Angleterre isolée du continent européen bénéficie de la même attractivité pour les investisseurs chinois avides de trouver des opportunités de placement en Europe.